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Air Cocaïne : Chauprade reconnaît avoir exfiltré les pilotes


Aymeric Chauprade le 18 mai 2014 à Paris. (Photo : AFP)

Le député européen Aymeric Chauprade (Front national) reconnaît dans une interview à Paris-Match jeudi avoir été l’un des initiateurs de l’évasion de deux pilotes français condamnés pour trafic de drogue en République dominicaine, et avoir dirigé l’équipe chargée de «l’exfiltration terre-mer».

Pascal Fauret et son copilote Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine et laissés libre en attente du procès en appel, se sont évadés la semaine dernière dans des conditions rocambolesques. Aymeric Chauprade, dont le nom avait déjà été cité par les pilotes, livre à Paris-Match sa version de cette évasion rocambolesque, baptisée «Dîner en ville».

«Le jour de leur condamnation, en août dernier, tous ceux qui se sont mobilisés pour eux ont compris qu’ils ne s’en sortiraient pas par un jugement en appel. J’ai évoqué l’idée de les exfiltrer lors d’une discussion avec des personnes du comité de soutien. Ils en ont parlé à Christophe Naudin, lequel est venu me voir. Il m’a dit que l’idée lui était venue à l’esprit à lui aussi. « On va réfléchir à la manière de faire », m’a-t-il dit», relate M. Chauprade à l’hebdomadaire.

Christophe Naudin, criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, a revendiqué mercredi avoir organisé «la partie opérationnelle» de l’évasion, qui a coûté près de 100 000 euros financés par des «donateurs».

Selon M. Chauprade, «deux équipes distinctes» ont été montées: l’une en République dominicaine pour l’exfiltration terre-Mer et l’autre pour le retour en métropole. «J’étais le chef de l’équipe 1 -dans l’ordre chronologique de réalisation- et Christophe celui de l’équipe 2».

L’eurodéputé FN affirme avoir participé à l’opération pour tirer d’un mauvais pas des «compatriotes en danger», «de surcroît d’anciens soldats». Ancien conseiller du président Leonel Fernandez, il affirme avoir agi «gratuitement», comme les hommes de son équipe et M. Naudin, et ne pas avoir rencontré les «donateurs».

Sans aller jusqu’à dire que l’Etat approuve tacitement son action, M. Chauprade estime qu’il «ne la critique pas en tout cas». Il réaffirme sa «conviction que l’Etat français n’est pas impliqué dans cette exfiltration». Selon leur avocat Eric Dupond-Moretti, l’évasion des deux pilotes «ne constitue absolument pas une infraction» en France.

AFP/M.R.