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Affaire Maëlys : première reconstitution et encore beaucoup de questions


Le convoi a marqué un arrêté inattendu devant un supermarché, à cheval entre l'Isère et la Savoie. (photo AFP)

La première reconstitution de la nuit du meurtre de la petite Maëlys s’est déroulée jusque tard dans la nuit de lundi à mardi, en présence du suspect Nordahl Lelandais, des juges d’instruction, avocats et parties civiles, qui se sont rendus sur les différents lieux du drame.

Nordahl Lelandais est arrivé vers 20h30 dans un convoi de gendarmerie à la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin où avait disparu Maëlys, 8 ans, dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d’un mariage, et où a débuté la reconstitution. La voiture de l’ancien militaire de 35 ans se trouvait sur le parking, dissimulée dans un container. « C’est un moment important pour l’enquête judiciaire et c’est aussi un moment très important pour la famille pour essayer d’avoir des explications » sur le déroulement des faits, a déclaré devant la presse le colonel Yves Marzin, commandant du groupement de gendarmerie de l’Isère.

Arrêt inattendu

L’objectif de cette reconstitution était de confronter le récit du meurtrier présumé de la fillette aux réalités matérielles de l’enquête, notamment les aller-retours décrits par Nordahl Lelandais. De tenter de faire éclater la vérité. Si toutefois l’ancien maître-chien acceptait de coopérer. Après deux heures sur place, vers 22h15, le cortège accompagnant Lelandais est sorti de la salle des fêtes. Au milieu du convoi, les journalistes présents ont pu voir l’Audi de Lelandais conduite par un gendarme, avec sur le siège passager un mannequin figurant Maëlys.

Retraçant le parcours du suspect la nuit fatale, le cortège devait rouler six kilomètres pour gagner Domessin (Savoie) au domicile des parents de Lelandais, où la dépouille de Maëlys aurait été temporairement déposée. Avant de revenir vers Pont-de-Beauvoisin, puis le massif de la Chartreuse où ses restes ont finalement été retrouvés. Le convoi a également marqué un arrêté inattendu devant un supermarché, à cheval entre les deux départements. Tous les accès avaient été bouclés en début de soirée par quelque 200 gendarmes, jusqu’aux environs de 3h15.

Des précisions attendues

Il avait fallu attendre près de six mois pour que Nordahl Lelandais, présent au mariage et acculé par des preuves matérielles – une trace de sang de l’enfant dans sa voiture – avoue en février 2018 le meurtre « involontaire » de l’enfant et conduise les enquêteurs jusqu’aux restes de la fillette dans la montagne, près du village de Saint-Franc. Lelandais avait alors expliqué la mort de Maëlys par un coup porté au visage, alors qu’elle paniquait dans sa voiture dans laquelle elle était montée pour aller voir ses chiens. Outre les magistrats, le mis en examen accompagné de son avocat et des enquêteurs, les avocats des parties civiles, la famille de Maëlys et des témoins ont participé à la reconstitution.

Beaucoup de questions restent en suspens, en particulier la façon dont est morte Maëlys. Est-elle montée de son plein gré dans le véhicule de Nordahl Lelandais, comme l’assure le suspect ? Comment et où lui a-t-il infligé la gifle, qu’il affirme à l’origine de la mort « accidentelle » de la fillette ? Où a-t-il entreposé le corps de la fillette avant de revenir au mariage ? Quand l’a-t-il déposé dans la montagne ? Nordahl Lelandais a été mis en examen pour « enlèvement » et incarcéré le 3 septembre 2017 après la découverte d’une trace ADN de Maëlys dans son véhicule, puis pour « meurtre » fin novembre alors qu’une caméra a enregistré l’image de la fillette dans sa voiture puis sans la petite fille sur le chemin du retour, à l’heure de sa disparition.

LQ/AFP

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