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A31 bis, qui paiera ? Le financement en débat


Seule certitude, le coût total de l'A31 bis sera de plus d'un milliard d'euros. (photo archives RL)

Maître d’ouvrage, la Dreal a mis trois scénarios sur la table, ce mercredi à Pont-à-Mousson, lors de la quatrième réunion publique sur le projet d’A31 bis. Qui paiera ? L’État ? Les opérateurs privés et donc les usagers ? Seule certitude, chacun devra mettre la main à la poche pour un coût total de plus d’un milliard d’euros.

« La ressource, elle vient soit de la poche du contribuable, soit de la poche de l’usager», synthétisait, mercredi soir, Clément Fourchy en préambule à la discussion. Bref, quelle que soit la solution retenue, la gratuité ne sera pas de mise. L’angle d’attaque de l’émissaire du cabinet d’études Espelia provoque aussi sec l’hilarité d’une partie de la salle.

Réunie à l’Espace Montrichard, à Pont-à-Mousson, à l’invitation de la Commission particulière du débat public (CPDP), la centaine de participants goûte moyennement cette manière de verrouiller un débat qui suscite toujours bien des interrogations. «80 % du réseau autoroutier national est aujourd’hui concédé», ne manque pourtant pas de rappeler l’un des représentants de la direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagment et du Logement (Dreal).

Consacrée à la question du financement de l’A31 bis, cette quatrième réunion n’a, bien sûr, apporté aucune réponse définitive. À ce stade, seuls prévalent l’échange et la réflexion. Le débat court jusqu’au 13 juillet. Ses organisateurs prolongeront d’ailleurs cette thématique par un atelier à Metz le jeudi 28 mai. La séance sera ouverte à une quarantaine de volontaires. Inscription possible sur le site : A31bis. débatpublic.fr.

«Et la participation de l’Europe?»

Pour structurer le débat, la Dreal, maître d’ouvrage de l’A31 bis, a retenu trois scénarios. Celui dit de la «concession réduite» prévoit la seule privatisation du barreau Toul-Dieulouard. Il coûterait 800 à 1 000 millions d’euros à la puissance publique pour un coût global de 1 245 millions d’euros.

Deuxième hypothèse, celle de la «concession étendue» s’articule sur la mise à péage des sections Toul-Dieulouard, Bouxières-Féy et jonction A30/A31 nord jusqu’à la frontière luxembourgeoise. Estimé à 1 425 millions d’euros, ce scénario apparaît le plus exigeant pour le porte-monnaie de l’usager. Il est, a contrario, le plus doux pour les deniers de l’État, avec une participation entre 180 et 400 millions d’euros.

Troisième piste, la «concession partielle» prévoit la mise à péage de la section Toul-Dieulouard et de la liaison A30-A31 nord jusqu’au Luxembourg. Coût global : 1 345 millions d’euros pour 390 à 590 millions d’euros de contribution publique.

«Et la participation de l’Europe?», questionne un Mussipontain en soulignant le caractère transfrontalier de l’A31. Réponse de la Dreal : «À ce stade, aucun financement n’est prévu. Peut-être pourra-t-elle bénéficier des fonds dans le cadre du plan de relance Junker (NDLR : 300 milliards d’euros d’aides aux infrastructures).» Un autre intervenant s’interroge sur un retour possible de l’écotaxe. Julien Vaillant, conseiller régional, répond indirectement, au nom du président Masseret : «Nous réclamons un droit à l’expérimentation.»

«Pour limiter les reports de trafic sur les réseaux adjacents, les valeurs de péage retenues, par exemple entre Nancy-Metz, correspondent au quart des valeurs en vigueur sur le réseau national», précise un peu plus tard Samuel Meunier, directeur adjoint de la Dreal. «Quel est le coût tronçon par tronçon, pour faire une analyse d’opportunité? Laissez les Lorrains faire des arbitrages», objecte un usager, pour la Fnaut.

Réponse de la Dreal : «Le projet n’a pas été conçu par partie mais comme un tout, dans une approche globale, assurant la complémentarité des différentes sections. Ce découpage serait purement théorique.»

Xavier Brouet (Le Républicain lorrain)