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160 entreprises au Luxembourg ont fait une demande de chômage partiel


Samedi matin, sur les 200 entreprises qui ont contacté le ministère de l’Economie, près de 160 ont déjà introduit une demande formelle en vue de bénéficier de cet instrument. (Credit Photo : Hervé Montaigu)

Face à la crise du Covid-19, les entreprises du Grand-Duché sont en train de se préparer à résister. Pour limiter la casse, le gouvernement et la Chambre de Commerce ont mis en place plusieurs mesures en plus des mécanismes d’aides comme le chômage partiel.

Selon le ministre de l’Économie, Franz Fayot, qui continue à travail malgré son auto-quarantaine, les entreprises du pays ont déjà pris les devants en demandant de bénéficier du chômage partiel. «L’état actuel des demandes de chômage partiel pour cas de force majeure témoigne de la situation grave actuelle. Jusqu’aujourd’hui, (ndlr. Hier matin), sur les 200 entreprises qui ont contacté le ministère de l’Economie, près de 160 ont déjà introduit une demande formelle en vue de bénéficier de cet instrument. Des milliers de salariés sont potentiellement concernés. Je rappelle que nous avons décidé que cet instrument s’applique à tous les secteurs économiques dès lors que les causes invoquées sont directement à mettre en relation avec le coronavirus» a souligné le ministre, Franz Fayot, avant de continuer : «En temps de crise, le chômage partiel est l’instrument idéal pour maintenir l’emploi et, par conséquent, d’éviter des licenciements suite à la baisse de l’activité économique. Vu l’état d’urgence, Dan Kersch (ndlr. le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire) et moi avons convenu d’organiser pour mercredi prochain (ndlr. 18 mars) une réunion du Comité de conjoncture pour statuer sur les dossiers introduits qui sont liés au coronavirus. Comme tous les partenaires sociaux, organisations patronales et syndicales, siègent au sein de ce comité, cette réunion extraordinaire du Comité de conjoncture nous donne l’opportunité pour évaluer et discuter dans un esprit tripartite la situation des entreprises face à la propagation du coronavirus».

Le ministre a pris des mesures

La crise du Covid-19 laissera des traces sur les entreprises luxembourgeoises et l’économie du pays. Vendredi dernier, la Chambre de Commerce a expliqué avoir mis en place plusieurs mécanismes d’aides, dont notamment le recours à la Mutualité de Cautionnement. Cette dernière devra permettre aux entreprises en mal de trésorerie et de liquidités. «C’est une situation exceptionnelle et grave avec de grosses répercussions sur les entreprises», a appuyé le président de la Chambre de commerce, Luc Frieden.

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L’un des secteurs les plus touchés est celui de l’Horeca. Son secrétaire général, François Koepp, s’est félicité des mesures présentées par la Chambre de commerce, mais n’avait pas manqué de souligner les dégâts déjà occasionnés par la crise. «le secteur hôtelier au Luxembourg connaît en moyenne une chute du chiffre d’affaires de 60 %. Pour la restauration, cela va d’une chute de 20 % à 100 %», a encore assuré François Koepp.

Interrogé sur la question, à savoir si le Luxembourg dispose des moyens économiques pour résister à une crise plus sévère et une quarantaine généralisée, le ministre de l’Économie s’est voulu prudent et rassurant: «Nous n’en sommes pas encore là. Le gouvernement a démontré pendant les derniers jours qu’il est fermement disposé à prendre toutes les mesures, et à se donner les moyens nécessaires pour soutenir les entreprises en difficulté, et surtout pour protéger ainsi les salariés concernés. Il y a quelques jours, Lex Delles (ndlr. le ministre des Classes moyennes et du Tourisme) et moi avons présenté un projet de loi qui crée un nouveau régime d’aide visant à compléter les instruments d’aides pour soutenir les PME qui se trouvent en difficulté financière temporaire suite aux répercussions d’un événement exceptionnel et imprévisible d’envergure. Une pandémie comme le coronavirus tombe sous la définition d’un événement exceptionnel. Une fois cette loi en vigueur, les PME impactées pourront donc bénéficier d’une telle aide. Les coûts admissibles dans le contexte du nouveau régime d’aides se limitent à la perte de revenu constatée. L’aide prend la forme d’une avance récupérable. Je n’exclus pas qu’au vu de l’évolution actuelle de la situation, d’autres mesures doivent être prises.»

Jeremy Zabatta