En révoquant, vendredi, son arrêt emblématique « Roe v. Wade », qui depuis 1973 garantissait le droit des Américaines à avorter, la Haute Cour laisse aux États le choix d’interdire ou non les IVG. Une décision qui a fait vivement réagir.
Au Luxembourg, à l’annonce de cet arrêt, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a fait part de sa réaction sur Twitter : « Rendre les avortements illégaux n’est pas pro-vie. C’est antichoix. C’est antifemmes. Cela ne sauvera pas de vies. Cela va tuer des femmes. C’est une injustice sociale et économique. Et c’est tellement, tellement faux. Les droits reproductifs ne sont pas seulement les droits des femmes. Ce sont des droits humains. Alors défendons-les tous. »
Making abortions illegal isn’t pro-life. It’s anti-choice. It’s anti-women. It won’t save lives. It will kill women. It’s a social & economic injustice. And just so, so wrong. Reproductive rights are not just women’s rights. They are human rights. So let’s all stand up for them.
— Xavier Bettel (@Xavier_Bettel) June 24, 2022
Plusieurs autres voix, dont celles des Premiers ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, ont déploré le « retour en arrière » américain. En France, le président Emmanuel Macron a regretté la « remise en cause » des libertés des femmes.
« Une décision douloureuse et dévastatrice »
L’arrêt publié vendredi « est l’un des plus importants de l’histoire de la Cour suprême depuis sa création en 1790 », remarque le professeur de droit de la santé Lawrence Gostin. « Il est déjà arrivé qu’elle change sa jurisprudence mais pour instaurer ou restaurer un droit, jamais pour le supprimer », dit-il. La décision va à contre-courant de la tendance internationale à libéraliser les IVG, avec des avancées dans des pays où l’influence de l’Église catholique reste forte comme l’Irlande, l’Argentine, le Mexique ou la Colombie.
L’arrêt couronne 50 ans d’une lutte méthodique menée par la droite religieuse, pour qui il représente une énorme victoire, mais pas la fin de la bataille : le mouvement devrait continuer à se mobiliser pour faire basculer un maximum d’États dans son camp ou pour essayer d’obtenir une interdiction au niveau fédéral.
Il s’inscrit aussi au bilan de l’ancien président Donald Trump qui, au cours de son mandat, a profondément remanié la Cour suprême en y faisant entrer trois magistrats conservateurs (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett) signataires aujourd’hui de cet arrêt. Cette décision, « c’est la volonté de Dieu », s’est félicité le milliardaire républicain sur la chaîne Fox.
Alors que les cliniques du Missouri, Dakota du Sud ou de Géorgie fermaient leurs portes les unes après les autres, des États démocrates, comme la Californie ou New York, se sont engagés à défendre l’accès aux IVG sur leur sol. Le président Joe Biden a dit samedi savoir « à quel point cette décision est douloureuse et dévastatrice pour beaucoup d’Américains ». Vendredi, il avait appelé les Américains à défendre le droit à l’avortement lors des élections de mi-mandat en novembre.
(avec AFP)
En voilà qui est bien placé pour parler de ce sujet! Il me fait bien rire….