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Vous reprendrez bien un peu de (fête de la) Musique ?


La fête de la musique 2023, demandez le programme ! (photo archives Editpress)

Juste avant l’été et le boom des festivals en plein air, la fête de la Musique affirme son importance et livre avec «passion» un rendez-vous XXL, gratuit, qui s’étale sur six jours durant dans tout le pays. Tour d’horizon.

Dudelange, premier de cordée

Alors que la fête de la Musique fête cette année sa 22e édition, Dudelange compte déjà trois décennies au compteur. «L’âge de la maturité», sourit John Rech, instigateur passionné. Il se souvient du tout premier rendez-vous avec Louis Bertignac en tête d’affiche, juste après la séparation de Téléphone. Mais aussi d’avoir squatté la scène dix années durant, histoire d’entretenir ce rêve d’enfant de «jouer sur la place de l’Hôtel-de-Ville».

Depuis, son «bébé» a fait du chemin, comme le prouve une nouvelle programmation diversifiée, entre les classiques (le prélude des Amis de l’orgue, le rallye musical pour enfants et l’after party) et les coups de cœur qu’il sait entretenir. Parmi les 50 concerts au menu sur douze scènes, deux s’imposent : celui de Stephan Eicher (dont il a vu l’une des premières tournées) et celui de K’s Choice, groupe avec qui il a noué une «longue amitié».

De quoi aborder la manifestation avec «le même enthousiasme» sachant que, selon lui, «quand un festival a une âme et quelque chose à transmettre, ça marche toujours!». Seul bémol à ce solide entrain, des prix et des frais qui flambent (dus notamment à la pandémie et à l’inflation) qui risquent, à l’avenir, de créer un sacré «remue-ménage» parmi les nombreuses propositions estivales. Raison de plus pour en profiter !

Luxembourg : une (très) vieille et des jeunes !

Comme une habitude, c’est la capitale qui aura les honneurs de lancer les festivités, dès le matin du 16 juin du côté du funiculaire Pfaffenthal-Kirchberg, quartier qui perd toutefois sa grande scène autrefois appréciée (en raison du Fonds Kirchberg, qui n’est dès lors plus à l’organisation).

On y retrouvera cependant des «incontournables» comme la Holy Ghost Stage (rue du Saint-Esprit) et le traditionnel café Rocas, avec leurs concerts rock, metal et reggae. Mais aussi d’anciennes scènes situées dans plusieurs lieux phares de la ville, de la place Thorn au Puits-rouge en passant par la Grand-Rue, la place d’Armes et Hamilius.

Comme la fête de la Musique «y tient beaucoup», selon Séverine Zimmer, sa coordinatrice nationale, l’Union Grand-Duc-Adolphe (UGDA) tiendra ses quartiers au cœur de l’habituel kiosque place d’Armes, avant de tourner dans neuf autres communes avec son lot de chorales, de fanfares et d’orchestres venus de tout le pays (la chorale des jeunes de Rodange, Concordia Niederanven, Waler Musek, l’harmonie des Mineurs, la société musicale de Wincrange…).

«Tous ces jeunes musiciens découvrent là une expérience différente que celle de jouer uniquement devant papa et maman !», poursuit-elle. Et pour contrebalancer au niveau de la moyenne d’âge, l’harmonie de Bonnevoie, elle, célèbrera son 125e anniversaire à travers une toute première participation à la manifestation. Comme quoi, la patience paie !

La fête de la Musique en chiffres

  • 22e édition
  • 23 communes participantes (et 6 quartiers de Luxembourg)
  • 250 concerts gratuits
  • 7 radios partenaires
  • 6 jours de festivités

Du 16 au 21 juin dans tout le pays

www.fetedelamusique.lu

Trois nouvelles communes sortent les amplis

Chaque année, de nouvelles venues s’ajoutent à la liste déjà généreuse des communes affiliées à la manifestation. Pour cette édition 2023, elles sont trois, prêtes à mettre l’ambiance pour la première fois à domicile !

D’abord Remich, qui suit ainsi de près son voisin de Wellenstein, déjà participant. Une joie pour Katia Martins, qui cultive une double étiquette, celle d’employée du Tourist Info et de musicienne. Mais son groupe, Hands on Mars, ne jouera pas à la maison. «Si j’organise, je ne joue pas !», lâche-t-elle. Elle se rattrapera toutefois à Filsdorf et à Dudelange.

Ensuite Bascharage et son Harmonie, pour trois jours de concerts sur la place Claus-Cito – l’occasion pour la ville de rester active et de solliciter ses citoyens après les projets d’Esch 2022.

Enfin, Bourscheid qui, pour le coup, devient le point le plus au nord de cette fête de la Musique, ce qui lui permet de mettre en lumière son château lors d’une soirée «100 % jazz». Sa bourgmestre, Annie Nickels-Theis, en est une farouche défenseuse : «C’est une attraction culturelle et touristique qui n’est pas encore assez connue, même chez nous !», témoigne-t-elle.

C’est pourquoi elle avoue avoir fait récemment le tour des différents campings locaux pour une «promotion massive». Heureusement, dit-elle dans un rire, «la musique est une langue universelle !». Avec quand même un peu de néerlandais dedans.

Vous avez dit insolite ?

Parmi les quelque 250 concerts d’amateurs, de professionnels, d’artistes en herbe et de jeunes talents plus ou moins confirmés, certains sortent du lot. En premier lieu, celui qui se déroulera au Limpertsberg, avec à la baguette l’Union Saint-Pie X et sa marotte : faire redécouvrir de grands classiques du cinéma… à l’orgue !

Patrick Colombo, derrière son imposant instrument, propose ainsi une étonnante traversée du 7e art, du western à Mary Poppins en passant par Indiana Jones ou encore Doctor Zhivago. «En 2022, il fallait monter à Clervaux pour l’entendre !», lâche Séverine Zimmer, heureuse de cette délocalisation à Luxembourg.

Toujours dans la capitale, le Casino propose quant à lui un concert expérimental unique de Mnemozine qui se définit (sur Instagram) comme «une plateforme critique et un collectif interdisciplinaire d’art et de recherche». Aucune autre information n’a fuité. Le mystère, tout comme l’expérience, promet d’être total.