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Vols : les trois prévenus avaient des goûts de luxe


Trois hommes comparaissaient face à la 7e chambre correctionnelle pour différentes affaires de vols. (photo archives LQ)

Parfums, sacs de luxe, smartphones et autres produits de marque, les trois prévenus et leurs complices présumés apprécient les objets de valeur. Ils sont accusés de plusieurs vols.

Trois jeunes hommes ont comparu face à la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, jeudi matin, pour des vols. Le procès de l’un d’eux a dû être interrompu et remis à une date ultérieure, son avocate s’étant aperçue en cours d’audience que tous les dossiers dans lesquels son client était impliqué ne lui avaient pas été transmis. Ce qui a pour effet de faire sérieusement paniquer Sid Ahmed. L’Algérien de 25 ans refusait de retourner en prison où il est, s’emporte-t-il, victime de violences de la part de ses codétenus.

Le jeune homme et un complice sont accusés de plusieurs vols entre le 23 et le 25 mai derniers à Luxembourg et à Trèves. Notamment le vol d’une valise de marque Louis Vuitton et de son contenu sur un quai de la gare centrale ainsi que celui d’un sac de marque Gucci contenant deux smartphones, un passeport lituanien et la somme de 5 000 euros en liquide. Des faits auxquels Sid Ahmed nie avoir participé. Dans la foulée, les deux jeunes hommes auraient également brisé la vitre d’une voiture pour s’emparer de matériel informatique et d’une boîte contenant un matelas.

«Un chauffeur de bus a trouvé la boîte sur laquelle figuraient les coordonnées de la petite amie de la victime», indique un inspecteur adjoint de la police judiciaire. Les images de vidéosurveillance du bus ont été exploitées pour identifier les auteurs du vol. «On voit deux individus partager des smartphones et les emballer dans de l’aluminium. Pour brouiller les ondes sans doute.» Les images ont ensuite été diffusées dans les commissariats. «Un collègue a reconnu les deux jeunes hommes et nous avons pu les interpeller», précise le policier.

Le procès reprendra le 7 mars, date à laquelle les deux autres prévenus seront fixés sur leur sort.

Les absents ont tort

«Je vous jure, Monsieur le juge, ce n’est pas moi qui ai volé.» Le seul tort de Salah-Eddine aurait été d’avoir acheté des lunettes de soleil volées à un de ses amis expulsé depuis vers le Maroc. Le Marocain de 24 ans est accusé d’avoir participé au vol d’écouteurs sans fil de marque, de trois cartes de crédit ainsi que de lunettes de soleil pendant la nuit du 26 au 27 décembre 2022.

«J’étais à la maison toute la nuit. Ibrahim et un de ses amis qui vivait avec nous, sont rentrés avec les objets», explique le prévenu au président. «Le lendemain, nous sommes sortis de la maison et les policiers nous ont arrêtés. J’avais les lunettes dans ma poche.» Le propriétaire des écouteurs les avait géolocalisés et avait transmis l’endroit où ils se trouvaient – dans la poche d’Ibrahim – à la police.

«Monsieur Ibrahim qui n’est pas là, rejette les vols sur vous. Il a dit au juge d’instruction ne pas savoir ce que faisaient les écouteurs dans sa poche», le contredit le juge. Mais Salah-Eddine insiste : il n’y est pour rien dans cette histoire. «Ce n’est pas parce que l’un accuse l’autre du vol que cela vaut une preuve», estime son avocate Me El Handouz qui plaide en faveur de l’acquittement de son client. Pour elle, «il n’y a aucun élément objectif qui permette de l’incriminer» si ce n’est les lunettes de soleil.

Un avis que ne partage pas la représentante du parquet qui a requis une peine de 12 mois de prison à l’encontre du prévenu au «casier judiciaire spécifique». Sous-entendant que Salah-Eddine s’est déjà rendu coupable de vols par le passé.

Vol sur commande

Mohamed, lui, reconnaît les faits qui lui sont reprochés : le 31 octobre dernier, ce Marocain de 44 ans est accusé d’avoir volé pour 1 588 euros de flacons de parfum dans une parfumerie.

«Je venais d’arriver au Luxembourg le jour même pour introduire une demande d’asile. Un homme m’a abordé à la gare et m’a proposé de m’aider. Il m’a emmené au centre commercial et m’a demandé de voler pour lui. En échange, il m’avait promis de l’argent», raconte-t-il. «Il m’a donné un sac à dos préparé pour contourner les antivols et m’a expliqué comment m’y prendre.» Le prévenu remplit son sac une première fois. «L’homme m’a menacé avec un couteau et m’a ordonné d’y retourner une deuxième fois. Un vigile m’a surpris.»

Si les flacons de parfum volés ont été retrouvés, personne n’a jamais vu le prétendu commanditaire, a précisé, incrédule, la représentante du parquet avant de requérir une peine de 6 mois de prison à l’encontre de Mohamed. Elle a fait l’impasse sur une peine d’amende, le quadragénaire étant sans domicile fixe.

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