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Vol avec violence : le voleur est tombé dans le panneau


Bobby dit avoir volé le téléphone pour faire un cadeau à ses sœurs. (photo archives LQ)

Un vigile a été gravement blessé alors qu’il était à la poursuite d’un jeune homme qui venait de voler un smartphone dans un grand magasin. Un panneau publicitaire lui a abîmé le genou.

«Il y avait déjà eu des vols dans le magasin effectués par une personne lui ressemblant. Nous étions donc sur nos gardes», a expliqué lundi après-midi l’ancien vigile d’une succursale d’une chaîne de grands magasins d’électroménager située à Esch-Belval. Le Français de 62 ans s’avance à la barre en s’appuyant sur une canne. « Il était 19 h 55, on allait fermer. Un jeune homme a essayé de payer deux smartphones à la caisse du magasin, mais sa carte de crédit n’a pas fonctionné. Il a ensuite essayé de retirer de l’argent à un distributeur, mais cela n’a pas marché non plus. Il nous a dit que sa mère viendrait payer le lendemain.» Entretemps, il était 20 h 30 ce 18 juin 2021, soit une demi-heure après la fermeture. Les vigiles ont demandé au prévenu de quitter les lieux.

Le jeune homme de 19 ans au moment des faits est revenu au magasin le lendemain en début de soirée. «Je sortais du travail», s’est souvenu l’ancien cuisinier. «Mes collègues et moi l’avons reconnu. Nous l’avons observé mettre un smartphone dans la poche de son pantalon, en prendre deux autres et une souris d’ordinateur», poursuit Éric qui a alors décidé d’intercepter le prévenu avec ses anciens collègues. Depuis les faits, le sexagénaire ne peut plus travailler.

Voyant les agents de sécurité fondre sur lui, Bobby a lâché les smartphones ainsi que la souris d’ordinateur avant de prendre la fuite, blessant Éric au passage avec un panneau publicitaire. «Il est passé à travers le panneau en plastique et l’armature métallique a percuté mon genou», se souvient l’ancien vigile qui a dû être opéré et porte aujourd’hui une prothèse totale du genou. «Il courait, il a voulu m’esquiver quand j’ai essayé de l’attraper.» À la suite de cette cascade, Bobby a glissé et a chuté. Les agents de sécurité ont réussi à mettre la main sur lui pour le remettre à la police.

Travail d’intérêt général

Le prévenu, tétanisé de peur à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, prétend que le vigile s’est saisi du panneau publicitaire pour tenter de le freiner et qu’il n’a pas commis de violence à l’encontre du vigile pour faciliter sa fuite. «Je m’excuse de…», commence Bobby d’une voix basse et tremblante. «Mais de quoi ?», demande le président de la chambre correctionnelle. «De la présence de tout le monde ici aujourd’hui. Je viens de prendre conscience d’avoir commis un acte grave», se reprend le prévenu. «Je voulais faire un cadeau à mes sœurs. Je regrette.» «Voyant que votre carte de crédit n’a pas fonctionné, vous auriez pu changer d’idée de cadeau», note le président de la chambre correctionnelle. «Cela ne s’est pas passé comme…», souffle le jeune homme. «Comme prévu !», complète le juge. «Il a mis le panneau sur ma route pour me la couper. Je ne pensais pas le blesser de cette manière», conclut Bobby, contrit.

La représentante du parquet a retenu la circonstance aggravante des violences en plus du vol simple et a requis une peine de 18 mois de prison à son encontre. Elle ne s’est pas opposée à un sursis. «C’est une peine disproportionnée pour un jeune homme avec son profil. Il n’a jamais commis de délit avant ce vol, il a été en aveux depuis le premier jour et il n’a cessé de s’excuser de son acte», a commenté son avocate qui a demandé à ce que la peine prononcée soit, le cas échéant, commuée en peine d’amende ou en travail d’intérêt général. Elle est d’avis que la circonstance aggravante ne peut être retenue à l’encontre de Bobby étant donné qu’il y a, selon elle, «un doute sur la manière dont sa fuite s’est déroulée».

Éric, l’ancien vigile, s’est porté partie civile à l’encontre du prévenu qui donne l’impression d’être terrifié par la situation. Le prononcé est fixé au 16 novembre.

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