L’arrêt des soins a commencé lundi matin pour Vincent Lambert, un patient en état végétatif depuis plus de 10 ans, devenu le symbole du débat en France sur la fin de vie, a-t-on appris auprès de l’avocat des parents et de source familiale.
Validée par le Conseil d’État fin avril, l’interruption des soins prévoit, selon une source médicale, l’arrêt des machines à hydrater et alimenter ainsi qu’une sédation « contrôlée, profonde et continue » de cet homme aujourd’hui âgé de 42 ans, ainsi qu’une prise d’analgésiques « par précaution ».
« C’est une honte, un scandale absolu, ils n’ont même pas pu embrasser leur fils », a réagi Me Jean Paillot, avocat des parents, farouchement opposés à l’interruption des traitements, qui a commencé lundi matin à l’hôpital Sébastopol sur décision du médecin Vincent Sanchez. « C’est des monstres ! Des monstres ! C’est des nazis ! », a lancé en larmes depuis une voiture Viviane Lambert, la mère de Vincent, en passant devant le CHU de Reims.
De nouveaux recours
Le Dr Sanchez « en violation de tous ses devoirs et de ce qu’il avait laissé croire, vient d’annoncer à la famille qu’il avait initié le processus de mort sans préavis, sans tenir compte des recours, sans tenir compte des mesures provisoires. (…). Le coup de force continue. Il est encore temps d’arrêter cette folie », ont également affirmé dans un communiqué Me Paillot et Me Jérôme Triomphe, autre avocat des parents.
« L’arrêt des traitements » et « la sédation profonde et continue » ont été « initiés ce matin », a écrit le Dr Sanchez, chef de service des soins palliatifs, dans un mail à la famille. « Dans cette période douloureuse, j’espère pour Monsieur Vincent Lambert que chacun saura ouvrir une parenthèse et se rassembler, auprès de lui, afin que ces moments soient le plus paisibles, intimes et personnels possible », ajoute ce médecin.
Les avocats des parents ont annoncé dimanche trois nouveaux « recours » contre cette décision, visant notamment le Dr Sanchez, dont ils réclament la radiation. Sur RTL lundi matin, Me Paillot a évoqué avoir saisi le Conseil d’État, la Cour européenne des droits de l’homme et « être sur le point de saisir la cour d’appel de Paris ».
LQ/AFP