L’assurance dépendance permet, depuis sa création il y a 23 ans, un maintien à domicile des personnes dépendantes, qui en sont très satisfaites. Une étude se penche sur les indispensables aidants.
Le ministre de la Sécurité sociale, Claude Haagen, peut parler de «success story» en commentant l’enquête de satisfaction qui a porté sur l’assurance dépendance et plus particulièrement sur les personnes maintenues à domicile et leurs aidants. Il s’agit des deux tiers des bénéficiaires de l’assurance dépendance, soit 8 800 personnes, dont 72 % bénéficient de l’intervention d’un aidant.
Cette assistance, généralement apportée par le conjoint, ne saurait être exclusive, encore que ce soit le cas pour 11 % des aidants, mais la majorité (61 %) peut compter sur un réseau d’aides et de soins pour permettre et favoriser le maintien à domicile, but premier de l’assurance dépendance à sa création en 1999.
Une attention particulière portée à l’aidant
Depuis 2018 et la réforme de la loi, une attention particulière a été portée à l’aidant, avec des formations, des conseils et des aides. L’aidant bénéficie aussi de prestations en espèces que le ministère va analyser en vue d’un ajustement si besoin. Il va également s’inspirer d’expériences à l’étranger pour améliorer le quotidien de l’aidant toujours en activité et voir comment mieux concilier sa vie professionnelle et son choix d’accompagner une personne dépendante. L’éventualité d’un congé spécial aidant peut être envisagée.
Mais tout ceci constitue les pistes pour l’avenir. Pour le ministre Haagen, le présent s’apprécie à la lecture de l’enquête menée par TNS Ilres et de ses résultats plutôt réconfortants dans la mesure où l’administration d’Évaluation et de Contrôle de l’assurance dépendance, l’AEC, est passée à son tour à l’examen. Sa visibilité, sa disponibilité, le suivi des dossiers, les délais et les informations reçues ont été évalués. Résultat : 88 % des bénéficiaires sont satisfaits des services rendus par l’AEC et, parmi eux, 55 % sont très satisfaits.
Plus de 11 000 appels d’assurés en 2021
Les assurés affirment avoir de bons contacts avec cette administration, la grande majorité utilisant le téléphone pour la joindre. Les «helplines» ont permis en 2021 de répondre à plus de 11 000 appels d’assurés. Là aussi, des efforts ont été déployés pour élargir les plages horaires et depuis on observe une réduction de moitié du nombre d’abandons des appels.
«Un point d’amélioration constitue sans conteste l’information des assurés en explorant davantage les principaux vecteurs d’information des demandeurs au sujet de l’assurance dépendance, à savoir les médecins traitants et les services sociaux hôpitaux», admet toutefois le ministère.
Soutiens indispensables
Surtout, 93 % des bénéficiaires sont satisfaits des prestations de l’assurance dépendance par rapport à la possibilité du maintien à domicile, dont 68 % sont très satisfaits. Cette satisfaction va de pair avec le sentiment et le souhait profonds des assurés de rester le plus longtemps possible à domicile, malgré leur perte d’autonomie. Mais qu’en pensent les aidants?
Pour 88 % d’entre eux, il est «normal» d’aider, 79 % ont un lien émotionnel fort avec la personne dépendante et 71 % estiment que, grâce à son aide, la personne dépendante peut rester à domicile au lieu d’aller en établissement. Une écrasante majorité d’aidants interrogés (90 %) interviennent tous les jours auprès de la personne dépendante et 88 % même plusieurs fois par jour. Les interventions concernent aussi bien les aides pour les actes essentiels de la vie (91 %) que, de manière plus générale, les tâches de la vie quotidienne (97 %) telles que la préparation des repas, la préparation et l’administration des médicaments, les courses ou la lessive.
« L’aidant joue un rôle primordial »
Plus de 80 % des aidants indiquent offrir également un soutien moral à la personne dépendante. «Une meilleure compréhension des besoins de l’aidant permet en effet de mieux cibler les mesures disponibles, voire de couvrir les besoins par des mesures complémentaires. L’aidant joue en effet un rôle primordial dans le maintien à domicile des bénéficiaires», conclut le ministère.
L’enquête est basée sur une participation volontaire et 295 bénéficiaires vivant à domicile ainsi que 194 aidants ont été interrogés entre mai et décembre 2021 au cours d’entretiens en face à face à leur domicile.