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Vallée de la Pétrusse : la deuxième phase de renaturation débute lundi prochain


La Pétrusse coule dans son écrin de béton depuis les années 30. 

Presque entièrement libérée de son carcan de béton, la vallée de la Pétrusse connaît une nouvelle jeunesse. La semaine prochaine débutera la deuxième phase de sa bénéfique renaturation.

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Les colverts s’ébrouent entre les graminées et les fleurs aquatiques. Un petit chien terrier patauge entre les pierres naturelles à la pêche aux ablettes qui, tels des éclairs argentés, lui passent entre les pattes par bancs entiers. Impossible de le convaincre de sortir de l’eau pour rejoindre sa promeneuse amusée, elle aussi, les pieds dans l’eau fraîche et claire.

La scène, si pittoresque, a été vécue – quel ancien citadin de la capitale l’eût cru – l’été dernier dans la Pétrusse. Depuis l’achèvement de sa première phase de renaturation l’année dernière, le petit ruisseau qui ne payait pas de mine dans son carcan de béton, invite à la douceur de vivre et aux promenades au bord de l’eau où s’épanouissent à nouveau la faune et la flore. La nature est en train de reprendre ses droits entre la rue Saint-Ulric, où le ruisseau converge avec l’Alzette, et l’écluse Bourbon.

Passé ce point, elle se libère. Derrière, malgré quelques tentatives rebelles de s’échapper, la Pétrusse doit suivre un cours tout tracé depuis près d’un siècle. Pour quelques petites années encore, car la deuxième phase de sa renaturation jusqu’à la rue d’Anvers va débuter sous peu. Les travaux devraient s’achever à la rentrée 2027.

Les premiers arbres seront abattus la semaine prochaine. 56 au total. 58 seront replantés. Maurice Bauer, échevin responsable des forêts et des parcs de la capitale, indique que la Ville veut atteindre les 30 000 arbres sur son territoire et que, pour chaque arbre abattu, un nouvel arbre soit planté. Les futurs condamnés sont malades, déjà trépassés, les pieds dans l’eau ou représentent un danger pour la sécurité. Les arbres remarquables seront, comme lors de la première phase du chantier, protégés.

Changements en perspective

Cette refonte du poumon vert de Luxembourg-Ville présente des avantages multiples notamment en réduisant l’érosion et, avec elle, le risque d’inondations. «La Pétrusse doit devenir un mètre étalon de la manière de procéder en matière de renaturation», a souhaité Serge Wilmes, ministre de l’Environnement et ancien échevin de la capitale. «Le bilan de la première phase est très positif. La biodiversité est accrue, l’eau coule plus doucement et a plus d’espace pour circuler en cas de fortes pluies. La Pétrusse ne se précipitera plus dans l’Alzette en augmentant le risque d’inondation en aval.»

La qualité de ses eaux s’est également améliorée, constate le ministre. Les plantes filtrent les polluants et forment des zones tampons naturelles. Comme pour la première phase, le nouveau lit du ruisseau sera aménagé en pierres naturelles et des habitats pour la faune et la flore seront créés. Pour y parvenir, des travaux d’envergure sont à prévoir. Ils devraient bousculer les habitudes des promeneurs.

Maurice Bauer a annoncé la création de quatre nouveaux ponts, de gradins et balcons, de surfaces de repos et de loisirs, ainsi que la construction d’une canalisation souterraine de délestage pour une maison, le renouvellement des chemins et du terrain multisport à l’angle des rues d’Anvers et de la Semois. Durant ces travaux, piétons et cyclistes seront déviés de leurs itinéraires habituels.

«Une voie cyclable sera mise en place en contresens dans la rue de la Semois, ce qui implique le passage en sens unique pour le trafic motorisé dans le sens descendant», a annoncé Lydie Polfer. «Une déviation instaurée dès l’entrée de la rue de la Semois en direction de la rue des Jardiniers.» Les véhicules de chantier passeront par la rue d’Anvers et la rue Paul-Séjourné servira d’accès aux jardins communaux.

Le cadre est pittoresque, mais la vue du béton gris est triste.

Et la LUGA dans tout ça ?

L’exposition Luxembourg Urban Garden pourra avoir lieu dans la partie de la vallée déjà aménagée où «elle explorera des initiatives novatrices pour un avenir prometteur», note un communiqué de presse. Un jardin sera notamment aménagé par le paysagiste et botaniste Léon Kluge qui établira un lien entre l’histoire du parc et de la vallée, et des jardins urbains dessinés par de jeunes créateurs répondront aux défis mondiaux actuels. Le tout avec pour consigne de mettre en valeur la nature de la vallée bordée par les fortifications classées au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le coût de ce nouveau coup de jeune est d’environ 15 millions d’euros. Sa première phase avait coûté 25,9 millions. Toutes deux sont supportées à parts égales par la Ville de Luxembourg et le fonds pour la gestion de l’eau du ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité qui s’est associé à la Banque européenne d’investissement à travers le Blue Natural Capital Financing Facility. Il s’agit d’une structure de facilitation, de financement et de développement de projets financée par le gouvernement luxembourgeois.

Le ruisseau fait des émules

À l’automne se tiendra un «Renaturéierungsdësch», a annoncé le ministre de l’Environnement et ancien échevin de la capitale, Serge Wilmes hier matin. «Les renaturations de cours d’eau sont des éléments clés devenus absolument nécessaires. Pour différentes raisons, leur mise en place traîne.»

Ces discussions, impliquant acteurs publics et citoyens concernés, permettront de les identifier, a poursuivi Serge Wilmes qui espère trouver des solutions pour accélérer le mouvement efficacement. «De nombreux kilomètres de ruisseaux et de rivières devront l’être (naturalisés).»

Comme la Ville de Luxembourg, les communes concernées pourront compter sur une aide financière de l’État pouvant s’élever jusqu’à – dans certains cas – 90% du budget total.

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