Vainqueur du concours lancé par la Ville pour transformer l’ancien abattoir, le groupement d’architectes 2001 & Civic a imaginé une canopée en verre afin d’abriter un lieu de vie culturelle.
L’avenir de l’ancien abattoir de la capitale, situé à Hollerich, semble enfin se dessiner. Du moins, le croquis. Hier, la Ville de Luxembourg a dévoilé le lauréat de son concours d’architecture lancé en août 2022 afin de transformer le «Schluechthaus». Parmi les six projets retenus, c’est celui du groupement d’architectes 2001 & Civic et du bureau paysagiste Mersch Ingénieurs-Paysagistes qui a été désigné vainqueur en présentant un bâtiment d’un nouveau genre. La friche serait conservée et abritée sous une grande canopée en verre aux larges ouvertures.
«Au début, ça m’a évidemment un peu interpellée», confie la bourgmestre Lydie Polfer face à l’envergure de cette verrière intitulée «s^^^h». «C’est pour cela qu’on a créé un jury avec des professionnels d’ici, de l’étranger, car il y avait d’autres projets qui me semblaient plus verts, mais qui excavaient énormément.» Cependant, gagner le concours n’assure pas totalement la réalisation du projet tel quel. «Ce n’est pas un chantier que l’on va commencer dès demain, il n’y a rien d’officiel ni de plan figé.» Et pour cause, l’officialisation, ou non, aura lieu après le résultat d’études sur le plan acoustique et de la gestion de la température, notamment. «On va également visiter des lieux où cette technique est utilisée afin d’être sûrs.»
«Nous n’avons rien besoin de construire»
En attendant, sur le papier, le projet répond à toutes les attentes du concours. Il s’est notamment distingué par son respect de l’âme architecturale du lieu. Sur les 7 738 mètres carrés de surface de plancher de bâti disponible, près de la moitié est à conserver en raison d’immeubles ou d’objets classés comme patrimoine national. Une contrainte finalement loin d’en être une pour les architectes. «On s’est dit qu’en fait, en théorie, nous n’avions rien besoin de construire. Tout est là, tout est sur le site actuel», explique Philippe Nathan, architecte pour le bureau 2001. Alors, la majorité des bâtiments seront simplement rénovés, dont l’isolation, afin de conserver l’art urbain par la même occasion. «Le fait de couvrir le site permet aussi de garder l’activité du graffiti, car détruire des murs pour en reconstruire de nouveaux afin de faire des graffitis dessus, c’est une aberration qu’on voulait éviter», explique Sergio Carvalho, membre du bureau 2001.
Sous son enveloppe de verre, l’abattoir conservera donc son âme, tout en se mettant à la page écologiquement. «On doit aussi répondre à des problèmes comme le réchauffement climatique, la pénurie d’eau, la croissance démographique, mais aussi économique», anticipe Philippe Nathan. Pour apporter des solutions, «s^^^h» devrait avoir des panneaux photovoltaïques ainsi qu’un système de récupération d’eau. La démolition d’une part du bâti permettra également une occupation plus intensive de terrains végétalisés afin de réduire l’effet d’îlot de chaleur de la capitale.
Un espace cosmopolite
Sans plan précis ni autorisation de construction, le coût d’un tel édifice est loin d’être fixé pour l’instant. «C’était estimé à 70 millions euros, mais sans les frais d’honoraires et plein d’autres facteurs, donc on saura quand on aura le vrai projet», détaille Lydie Polfer. Un investissement qui sera forcément conséquent et qui illustre l’ambition de la municipalité pour le site. Situé à l’entrée de la ville, entre le quartier scolaire Geesseknäppchen et le futur écoquartier «Porte de Hollerich», l’emplacement est idéal. «On veut en faire le cœur de cet ensemble, que ce soit un lieu de rencontre pour les gens qui habitent en ville.»
C’était à la périphérie de la ville et ce sera un des centres de demain
Pensé afin de contribuer à la dynamique de métropole européenne, le projet permettra aussi de combler un manque, selon Sergio Carvalho. «À Luxembourg, les plus grands bâtiments publics et espaces publics ouverts sont les institutions européennes auxquelles le citoyen normal n’a pas accès.»
L’objectif est donc que les habitants se l’approprient et l’animent. Pour cela, le site sera articulé autour d’un atrium, «équivalent à deux superhalls», ainsi que de bâtiments existants pour accueillir des ateliers, des expositions, des concerts, des concept stores ou encore de la petite ou grande restauration. Les skateurs, qui occupent déjà les lieux, ne seront pas en reste puisqu’un parc de sports urbains est prévu avec un skateparc, mais aussi des équipements pour le parkour, le BMX et le boulder. «C’était à la périphérie de la ville et ce sera un des centres de demain», résume Philippe Nathan. Avant tout cela, la prochaine étape pour le projet a lieu le 24 septembre prochain lors d’une séance d’information sur place et la date des travaux reste en suspens.
Bof…ce site ne ressemble a rien pour le moment et ce sera pareil quand ce projet sera fini a la saint glinglin.