Une semaine contre les discriminations avec l’OGBL

Pour sensibiliser à toutes les discriminations que peuvent rencontrer les étrangers au Luxembourg, l’OGBL organise une grande semaine contre les discriminations où culture, politique et social s’entremêlent.

C’est un fléau qui peut prendre de nombreuses formes. «Les gens pensent qu’il y a plusieurs discriminations à la mode, mais c’est surtout sur le terrain que l’on peut les voir», note Eduardo Dias, secrétaire central du département des Immigrés de l’OGBL. À l’école, au travail, entre hommes et femmes ou entre étrangers et nationaux, le problème touche toutes les couches de la société. Une question souvent mal traitée par les responsables politiques. «On parle de l’égalité hommes-femmes en politique, mais ce n’est pas le problème essentiel. Le secteur du nettoyage est composé à 90 % de femmes, frontalières ou étrangères, qui sont mal payées», continue le syndicaliste. «C’est pareil au niveau du bâtiment, où on retrouve beaucoup de frontaliers et d’immigrés avec un salaire horaire à 13 euros. Nous, on veut discuter de ces problèmes.»

C’est pour cette raison que le département des Immigrés du syndicat organise, du 14 au 22 octobre, une semaine contre les discriminations. Tables rondes, exposition, ateliers, conférences, spectacles : de nombreuses manifestations gratuites (lire encadré) jalonneront ces quelques jours pour sensibiliser chacun à cette problématique, tout en favorisant le lien social. Vecteur d’intégration, ce dernier est en effet l’une des meilleures armes contre les discriminations. «Quand on arrive dans un endroit, on cherche des repères, comme des associations. La culture peut être une voie vers le vivre-ensemble», explique Monica Renna, coordinatrice des projets socioculturels d’Altrimenti. Le centre culturel, qui figure parmi les principaux partenaires de l’OGBL dans cette semaine, organisera une exposition, une soirée cinéma ou encore un one man show de Claude Frisoni. «On essaye d’être un espace ouvert, un lieu de partage et d’expérience commune. On espère que ce sera une semaine riche.»

Altrimenti proposera également, le 15 octobre, une journée consacrée aux enfants et à leurs parents. Ensemble, ils découvriront plusieurs ateliers en compagnie, entre autres, des artistes peintres Sophie Thiéry et Nelson Neves. Les enfants seront d’ailleurs très présents au cours de cette semaine, puisqu’une table ronde sur les élèves issus de l’immigration aura lieu le 18 octobre. «Les devoirs à domicile créent de nouvelles discriminations, souligne Eduardo Dias. Si les élèves ont des parents germanophones, ils peuvent les aider dans leurs devoirs en allemand, mais comment font les autres?»

La semaine se clôturera sur la Fête des immigrés qui se tiendra le 22 octobre à 17 h au hall du Deich à Ettelbruck. «Elle est organisée avec la participation de l’ASBL Veteranos do Norte – Cabo Verde», précise Sonia Neves, la présidente du département des Immigrés de l’OGBL. Le Cap-Vert sera donc à l’honneur avec des démonstrations de danses traditionnelles ou la venue d’artistes cap-verdiens, mais le public pourra également découvrir des danses luxembourgeoises et portugaises ainsi que la capoeira, le fameux art martial brésilien. Une journée qui, comme le reste de la semaine, se veut conviviale afin de créer des liens. Car la lutte contre les discriminations passe aussi par une meilleure compréhension de l’autre.