Particules, ozone ou dioxyde d’azote : une carte interactive permet désormais de connaître à tout moment la qualité de l’air à travers l’Europe, où la pollution de l’air provoque chaque année des centaines de milliers de décès prématurés.
Cet indice européen de la qualité de l’air, mis en ligne jeudi par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) et la Commission européenne, centralise heure par heure les données de plus de 2 000 stations de mesures en Europe.
« La pollution de l’air est un tueur invisible, l’indice sur la qualité de l’air est donc nécessaire pour informer les citoyens européens sur l’état de l’air qu’ils respirent », a commenté le commissaire européen à l’Environnement Karmenu Vella dans un communiqué. Des points de différentes couleurs marquent les stations sur la carte, du vert clair au rouge foncé qui témoigne d’un niveau « très mauvais » pour au moins un des cinq polluants suivants : ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, particules PM10 (diamètre inférieur à 10 microns) et particules fines PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5 microns). Seuls des points gris apparaissent dans plusieurs États membres de l’AEE, comme l’Italie, la Grèce, l’Islande ou la Turquie, qui ne transmettent pas leurs données pour l’instant.
« Informer les citoyens leur donne les moyens (…) de demander au système politique de continuer à améliorer la qualité de l’air dans nos villes », a indiqué Hans Bruyninckx, directeur de l’AEE, notant que cet indice pouvait aussi intéresser une famille envisageant un déménagement dans une autre partie de l’Europe.
420 000 décès prématurés
La carte représente un instantané de la qualité de l’air à une heure précise sur les deux derniers jours, mais cliquer sur un point permet aussi d’accéder à un graphique résumant la situation des 100 jours précédents. Une fiche pays fournit également un aperçu de la pollution annuelle moyenne et des morts prématurées qu’elle provoque.
Selon un rapport de l’AEE publié en octobre, la qualité de l’air s’est améliorée en Europe ces dernières années. Mais une importante partie de la population, en particulier dans les villes, reste exposée à une pollution qui dépasse les normes européennes, et a fortiori les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus strictes. « Plus de 80% des citoyens des villes européennes vivent avec une qualité de l’air qui n’est pas à la hauteur des normes de l’OMS », a souligné Hans Bruyninckx.
Maladies cardiaques, attaques, cancer des poumons… La pollution aux particules fines PM2,5, qui s’infiltrent profondément dans les poumons, a provoqué à elle seule en 2014 plus de 420 000 décès prématurés dans 41 pays européens, selon l’AEE.
Le Quotidien/AFP