Pour deux tiers des Européens et Luxembourgeois, la transition écologique et énergétique ne peut s’opérer que si l’on règle en parallèle la question des inégalités, indique un sondage réalisé par BVA pour la Banque européenne d’investissement (BEI), publié ce mardi 28 novembre.
La population luxembourgeoise semble avoir pris conscience de l’impact profond du changement climatique, si l’on en croit la dernière étude révélée ce mardi matin par la Banque européenne d’investissement (BEI). Plus de 55% des résidents ayant répondu à ce sondage estiment en effet que l’impact des changements climatiques et la dégradation de l’environnement font partie des principaux défis à relever pour le Luxembourg.
Ils sont 77% (contre 68 % en moyenne dans l’Union européenne) à dire qu’une transition vers une économie sobre en carbone ne peut s’opérer que si l’on remédie parallèlement aux inégalités sociales et économiques. Toutefois, seuls 40% des personnes interrogées disent avoir confiance dans la capacité des pouvoirs publics à mener une telle transition climatique juste.
L’enquête montre aussi une nette dégradation de l’optimisme en Europe sur l’impact socio-économique de la transition énergétique et les créations d’emploi attendues.
Ainsi, cette année, 51% des Européens interrogés disent attendre des créations d’emploi de la transition, alors qu’ils étaient 56% en 2021.
Les plus grands écarts se trouvent dans les pays du nord comme les Pays-Bas, où seulement 42% des personnes interrogées disent s’attendre aujourd’hui à une amélioration de l’emploi due à la transition, contre 62% en 2021.
Aider les plus vulnérables
La plupart des personnes interrogées au Luxembourg sont favorables à une extension de l’aide au-delà de leurs frontières, afin d’aider les pays les plus vulnérables et d’assurer une transition mondiale juste vers un avenir climatiquement neutre et résilient. Au total, 58% des personnes interrogées conviennent que le pays devrait indemniser financièrement les pays affectés pour les aider à lutter contre les changements climatiques.
Les résultats de l’enquête montrent aussi que 53% des personnes interrogées au Luxembourg seraient disposées à payer des impôts sur le revenu plus élevés pour aider les ménages aux revenus faibles à faire face au coût d’une transition écologique. Au total, 43% accepteraient d’y consacrer entre 1 et 2% de leurs revenus en plus et 10% entre 5 et 10%.
Payer plus de taxes
La plupart des personnes interrogées au Luxembourg ont déclaré qu’elles seraient également favorables à d’autres types de taxes liées au climat. Par exemple, 73% ont indiqué être en faveur d’une réforme de la taxe sur les combustibles fossiles afin de donner un coup d’arrêt aux subventions et aux allégements fiscaux pour le secteur de l’aviation et les entreprises à forte intensité de combustibles fossiles.
«La population luxembourgeoise est consciente qu’une transition réussie vers un monde neutre pour le climat va de pair avec la lutte contre les inégalités sociales et économiques à l’échelle tant nationale que mondiale. La solidarité et des mesures concrètes sont aujourd’hui plus importantes que jamais», a commenté Kris Peeters, vice-président de la BEI.
L’étude a été menée auprès de 30 245 personnes au total, dans 35 pays, dont les 27 de l’UE, selon la méthode des quotas.
La population électorale, soit 287.739 inscrits, n’a hélas pas grand chose à voir avec la population résidente. Sans compter les 36.771 abstentionnistes qui n’ont pas fait le déplacement.
Tout dépend de ce qu’on entend par « la population »: Le résultats des élections à la chambre des députés donne tout le contraire, à savoir une majorité de 60% aux députés / partis qui jurent par la croissance à tout prix et les baisses d’impots!