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Un dictionnaire français-arabe-luxembourgeois pour aider les réfugiés


Présentation simple et efficace. (Photo : Alain Rischard)

Des bénévoles de l’ASTI qui enseignent les langues aux réfugiés ont eu l’idée de créer un dictionnaire français-arabe-luxembourgeois. À mettre entre de nombreuses mains.

Le dictionnaire vient en aide à tous ceux qui sont disposés à construire des ponts entre deux mondes très différents l’un de l’autre, mais qui doivent apprendre à se connaître et à se comprendre», disent très justement les initiateurs de cette idée. Le premier dictionnaire élémentaire français-arabe-luxembourgeois vient de voir le jour, grâce aux efforts conjugués de l’ASTI et de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte à travers le projet «Ma’an, Zesummen, Ensemble».

C’est au ministère de l’Éducation nationale que la présentation a eu lieu hier, Claude Meisch ayant décidé que le gouvernement pouvait assurer les frais d’impression et assurer la mise en page de l’ouvrage. Parce que «la première étape vers une intégration réussie» passe nécessairement par l’apprentissage des langues, ce dictionnaire sera le bienvenu dans les foyers ou des personnels bénévoles donnent des cours de langues.

«Le dictionnaire trilingue est conçu comme un outil pour permettre aux apprenants arabophones de poursuivre leur apprentissage du français de façon autonome, tout en se familiarisant avec le luxembourgeois», expliquent les auteurs qui ont pensé aussi bien aux apprenants qu’aux enseignants. Il leur manquait ce répertoire de mots pour continuer à apprendre sans professeur, à essayer de «formuler des phrases, à étudier seuls ou en groupe.»

Dans les deux sens

Le dictionnaire français-arabe-luxembourgeois propose une traduction en français, mais aussi en luxembourgeois pour une large sélection de mots en arabe. «Plus qu’un lexique, il est un pont culturel entre la population du Luxembourg et les nouveaux arrivants arabophones appelés à enrichir notre société de leur humanité», expliquent-ils encore.

Faute de trouver un dictionnaire abordable sur le marché, trois collaborateurs bénévoles de l’ASTI, Jeanne Steinmetzer, Siggy Koenig et Ghassen Hbari, qui enseignent dans les cours d’alphabétisation se sont attelés à la rédaction d’un ouvrage adapté aux besoins de leurs apprenants.

Dans le cadre de son appel à projets Mateneen, l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte encourage les initiatives qui permettent aux réfugiés de maîtriser une des langues du pays, clé indispensable pour communiquer et échanger avec la population résidente tout en sachant que «les demandeurs de protection internationale, une fois au Luxembourg, ont certes gagné la sécurité physique, mais ont encore un long chemin devant eux avant de renouer avec une forme de normalité», font observer les initiateurs de ce projet.

Le dictionnaire élémentaire français-arabe-luxembourgeois comprend 1 590 mots français traduits en arabe standard et en luxembourgeois. La sélection des mots retenus est basée sur un répertoire du ministère de l’Éducation nationale français, établi suivant une étude lexicologique sur la fréquence des mots. Ce dictionnaire veut être en premier lieu une aide à l’apprentissage du français.

L’ouvrage explique aussi brièvement comment fonctionne la langue arabe. «Les mots inscrits en luxembourgeois sont suivis d’une transcription lettre par lettre du mot arabe. Celle-ci pourra intéresser des lecteurs non-arabophones puisqu’elle permet de prononcer un mot en arabe standard sans connaître l’alphabet arabe.»

Geneviève Montaigu