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Un an de prison requis pour des attouchements dans le train


«C'est possible que j'ai touché son entrejambe. Mais je ne pensais pas qu'elle était si jeune...» Voilà les explications du prévenu de 35 ans à la barre de la 13e chambre correctionnelle. (illustration Editpress)

Un trentenaire qui avait peloté une fille de 14 ans dans un train était convoqué mardi devant le tribunal. Le parquet ne s’oppose pas à un sursis probatoire.

Les faits remontent au 15 mars. Alors que la mineure âgée de 14 ans se trouvait dans le train Luxembourg-Trèves en fin d’après-midi, le trentenaire était venu s’asseoir à côté d’elle. Il avait d’abord posé une partie de sa veste sur ses genoux avant de glisser sa main en direction de ses cuisses et de commencer à la caresser.

«C’est possible que j’ai touché son entrejambe. Mais je ne pensais pas qu’elle était si jeune…» Voilà les explications du prévenu de 35 ans mardi matin à la barre de la 13e chambre correctionnelle. «Elle n’a pas réagi et regardait par la fenêtre.» Pour le trentenaire, un signe qu’elle ne trouvait pas si désagréable ses gestes. «Combien de temps cela a duré ?», l’interroge la présidente.
– «Un quart d’heure.»
– «Vous aviez 20 ans de plus qu’elle. Comment en vient-on à une telle idée ?»

Plus d’une fois le tribunal a dû reformuler cette dernière question. Le prévenu finira par répondre : «Ce n’était pas la bonne manière de prendre contact avec elle. J’aurais dû entamer une discussion…»

Le trentenaire précisera encore ne pas avoir choisi sa place dans le train en raison de la fille, mais à cause du tableau d’affichage et du haut-parleur à proximité. Ce n’est pas tout à fait la version livrée par l’adolescente : d’après elle, le compartiment était presque vide et l’individu lui avait fait déplacer son sac à main pour s’asseoir.

«Mon client a mal jugé la situation»

Après avoir signalé l’incident au bureau de police de la Gare, l’adolescente avait été entendue par la section de la protection de la jeunesse de la police judiciaire. «On reconnaît clairement qu’on a affaire à une enfant», soulignait mardi l’enquêteur à qui l’adolescente avait confié avoir été «comme pétrifiée et ne pas avoir su comment réagir. Elle espérait que cela se termine». Lors de son audition, elle avait également exprimé sa peur de le recroiser dans le train. Une peur qui n’a pas encore disparu si l’on suit l’avocat de la partie civile. Agissant comme les représentants légaux, les parents de la fille mineure réclament 8 000 euros pour le préjudice moral ainsi qu’une indemnité de procédure de 1 500 euros.

«À l’époque mon client a mal jugé la situation», a, quant à lui, estimé Me Richard Thönnissen. «Il partait du principe que si elle n’était pas d’accord, elle réagirait.» Selon l’avocat, le trentenaire a entretemps reconnu avoir fait une erreur. Il demande de ne pas prononcer d’amende à l’encontre de son client qui est au chômage depuis le mois d’août.

Pour le parquet, le prévenu «a manifestement cherché à s’asseoir à côté de la fille dans le train». «Il y a d’autre endroits qu’un compartiment de train pour chercher son plaisir», a insisté sa représentante avant de rappeler que l’attentat à la pudeur sur un enfant de moins de 16 ans est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans. Mais au vu de son casier judiciaire vierge, elle requiert un an de prison. Elle ne s’oppose pas à ce que la peine soit assortie d’un sursis probatoire avec l’obligation de suivre un traitement chez un psychologue. Pour le montant de l’amende, elle se rapporte à prudence du tribunal.

Prononcé le 14 novembre.

Fabienne Armborst

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