Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré lundi que l’adhésion à l’Union européenne restait un «objectif stratégique» pour Ankara, avant de se rendre en Bulgarie pour un sommet avec les dirigeants des institutions européennes.
«L’adhésion à l’UE reste notre objectif stratégique», a affirmé Recep Erdogan, s’adressant à la presse avant de s’envoler pour ce sommet à Varna. «Ce que nous attendons, c’est que les obstacles (…) aux négociations soient levés et que le processus d’adhésion soit revitalisé. Nous allons une nouvelle fois le transmettre aux dirigeants de l’Union européenne», a ajouté le président turc. «Nous ne laisserons absolument pas certains milieux (…) s’opposer à ce que la Turquie intègre l’UE en tant que membre respectable, égal et à part entière», a-t-il poursuivi, ajoutant que le «deux poids, deux mesures» à l’égard de la Turquie ne serait pas «toléré».
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et celui du Conseil européen Donald Tusk s’entretiendront ce lundi soir avec Recep Erdogan lors d’un dîner de travail dans la station balnéaire bulgare de Varna. Parmi les sujets qui doivent être abordés figurent notamment l’érosion de l’état de droit en Turquie depuis le putsch manqué de juillet 2016, le pacte controversé sur les migrants, la candidature actuellement à l’arrêt d’Ankara à l’UE, ou encore l’offensive turque contre une milice kurde en Syrie.
L’accord migratoire en monnaie d’échange
L’une des priorités pour les Etats membres est de s’assurer qu’Ankara continue d’appliquer l’accord migratoire conclu en mars 2016, qui a permis de réduire considérablement les passages vers l’Europe, en échange notamment d’une aide financière. Mais la Turquie dénonce régulièrement des «retards» dans le versement de cette enveloppe de trois milliards d’euros, à laquelle doivent s’ajouter trois autres milliards, et réclame la libéralisation des visas pour les Turcs voyageant dans l’UE, une mesure prévue dans l’accord sur les migrants. La candidature d’Ankara à l’UE devrait aussi être sur la table à Varna, mais diplomates et analystes ne s’attendent à aucune avancée alors que le processus est au point mort. «J’espère que le sommet de Varna apportera une contribution positive, tant pour les relations avec l’UE que pour les questions régionales», a affirmé Recep Erdogan.
AFP.