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Trump et Kim se séparent sans accord


Il "faut parfois quitter" les négociations, a lancé le locataire de la Maison-Blanche lors d'une conférence de presse. (photo AFP)

Donald Trump et Kim Jong Un ont conclu abruptement jeudi leur sommet consacré à l’épineux dossier de la dénucléarisation du pays reclus sans parvenir à un accord, le président américain soulignant qu’il avait décidé de partir du fait de divergences sur les sanctions.

Le sommet était censé apporter de la substance aux engagements pris durant leur tête-à-tête à Singapour en juin. Les deux dirigeants avaient alors écrit une page d’histoire mais seulement signé une déclaration commune « sur la dénucléarisation de la péninsule », les deux camps divergeant depuis sur le sens de la formule.

Il « faut parfois quitter » les négociations, a lancé le locataire de la Maison-Blanche lors d’une conférence de presse, expliquant que les discussions avaient achoppé sur la question des sanctions économiques infligées à la Corée du Nord du fait de ses programmes nucléaire et balistique interdits.

« J’aurais aimé aller plus loin », a-t-il dit, assurant toutefois que Pyongyang ne reprendrait pas ses essais nucléaires. Le troisième de la dynastie au pouvoir à Pyongyang « a déclaré qu’il ne testerait pas de missiles, ou de fusées, ou quoi que ce soit qui ait un rapport avec le nucléaire », a assuré Donald Trump.

Les deux dirigeants étaient passés en quelques mois des insultes personnelles et menaces apocalyptiques à des déclarations « d’amour » de la part de Donald Trump et celui-ci avait l’air abattu alors que les attentes et espoirs concernant ce sommet étaient très élevés. Aucune nouvelle rencontre n’est à l’horizon, a-t-il dit.

« C’est un échec majeur », a réagi dans un tweet Joe Cirincione, président de la Fondation Ploughshares. Cela montre les limites de ce genre d’exercice survenu « sans assez de temps et de ressources humaines » pour convenir d’un accord.

« Je ne suis pas pressé »

Initialement, la Maison-Blanche avait prévu une « cérémonie de signature conjointe », ainsi qu’un déjeuner de travail entre les deux dirigeants. En fait, les deux hommes ont quitté l’hôtel Metropole sans signer quoi que ce soit.

Les deux dirigeants ont « eu des réunions très constructives » et ont « discuté des différentes manières d’avancer sur des concepts en rapport avec la dénucléarisation et l’économie », a néanmoins souligné la Maison-Blanche, ajoutant : « aucun accord n’a été conclu pour le moment, mais leurs équipes respectives ont hâte de se rencontrer à l’avenir ».

Donald Trump a passé plus de 20 heures dans l’avion pour se rendre à Hanoï. L’homme fort de Pyongyang a pour sa part entrepris une odyssée ferroviaire de deux jours et demi à travers la Chine pour ce deuxième rendez-vous.

Si Kim Jong Un a évoqué à Hanoï la perspective d’une représentation permanente des États-Unis en Corée du Nord, Donald Trump avait tempéré dès avant la rencontre les espoirs de percée à court terme.

« Je ne suis pas pressé » de parvenir à un accord qui verrait la Corée du Nord mettre au rebut son arsenal nucléaire, avait-il répété. « La vitesse n’est pas si importante que ça pour moi », a-t-il insisté.

Divergences sur la notion de dénucléarisation

Donald Trump assure régulièrement qu’il n’y a nul besoin de se précipiter pour convaincre la Corée du Nord de désarmer, tant que celle-ci s’abstiendra, comme elle le fait depuis plus d’un an, de procéder à des tirs de missiles et des essais nucléaires.

Kim Jong Un avait souligné quant à lui qu’il ne serait pas présent à Hanoï s’il n’était pas prêt à la dénucléarisation, tout en restant évasif sur d’éventuelles mesures concrètes.

 

Les États-Unis ont maintes fois réclamé que Pyongyang se débarrasse de ses armes nucléaires de manière complète, vérifiable et irréversible. Mais pour la Corée du Nord, la dénucléarisation est plus large. Elle veut la levée des sanctions internationales qui l’étranglent et la fin de ce qu’elle perçoit comme les menaces américaines, à savoir une présence militaire en Corée du Sud et dans la région en général.

AFP/LQ