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Bambi, Cendrillon… et les plants de cannabis


Le programme Tor pour surfer anonymement sur internet et l'outil pour supprimer l'historique de ses recherches montreraient que le retraité s'était bien équipé sur le plan informatique. (illustration AFP)

C’est d’une manière plutôt inhabituelle que le service protection de la jeunesse de la police judiciaire a été saisi du dossier de pédopornographie débattue mercredi après-midi devant la 12e chambre correctionnelle.

Le retraité était dans le viseur de la justice pour avoir cultivé des plants de cannabis quand des images suspectes sur son ordinateur avaient attiré l’attention des autorités. Une perquisition organisée au mois de mars 2016 à son domicile avait permis de saisir un second ordinateur. L’enquête avait établi que ce dernier avait également servi à télécharger des images à caractère pédopornographique. Certes la grande majorité avait été effacée, mais le service Nouvelles Technologies de la police judiciaire avait retracé toute une collection d’images, soit un total de 1 332 films et 224 photos.

Le prévenu de 63 ans conteste avoir recherché ce matériel de manière ciblée sur les bourses d’échange eMule et BearShare. Son explication : une amie lui aurait demandé de rechercher des «films pour enfants». Il comptait télécharger Bambi, Cendrillon

Il avait Tor

Pour l’enquêteur fort d’une expérience de 12 ans, vu l’intitulé des fichiers saisis, il est néanmoins certain qu’il a recherché de manière ciblée le matériel pédopornographique.

Soulevant que le sexagénaire n’a pas d’antécédents en la matière, la défense a plaidé l’acquittement. «Il n’est pas prouvé qu’il a recherché sciemment ces images. Et il les a immédiatement effacées», a estimé Me Robert Mines.

Mais, pour le parquet, les «explications du prévenu sont tout sauf crédibles.» Le programme Tor pour surfer anonymement sur internet et l’outil pour supprimer l’historique de ses recherches montreraient qu’il s’était bien équipé sur le plan informatique. Outre les deux ans de prison, la parquetière a demandé qu’une interdiction d’exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs soit prononcée contre le prévenu. Pour le volet des stupéfiants, il a déjà été condamné à un an de prison en 2017. Prononcé le 28 mars.

Fabienne Armborst

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