Le troisième et dernier débat présidentiel entre Hillary Clinton et Donald Trump a commencé sur un ton plus posé que les précédents, mais s’est mué en une série d’échanges tendus. Voici quatre moments-clés de la soirée de mercredi.
– La marionnette de Poutine
Après une demi-heure de débat de fond, Hillary Clinton déplace la conversation sur la Russie, accusée d’espionnage et de piratage contre les États-Unis. Donald Trump défend sa volonté de rétablir des relations normales avec Vladimir Poutine, le président russe. «Il ne la respecte pas. Il ne respecte pas notre président», se lamente-t-il.
«C’est parce qu’il préfère avoir une marionnette comme président des États-Unis», réplique Hillary Clinton. «C’est vous la marionnette!» se défend Donald Trump.
Mais le républicain refuse d’attribuer à Moscou les piratages répétés contre les démocrates, comme l’a fait le gouvernement américain. «Je n’ai jamais rencontré Poutine. Ce n’est pas mon meilleur ami. Mais si les États-Unis s’entendaient avec la Russie, ce ne serait pas si mal».
– Trump et les femmes
A la 48ème minute, le sujet des accusations d’attouchements et de baisers forcés de Donald Trump sur des femmes surgit, mais le républicain a une réponse préparée: «elles veulent être célèbres, ou bien c’est son équipe à elle» qui les a incitées à l’accuser, dit-il en désignant Hillary Clinton.
La démocrate répond en récitant les commentaires désobligeants de Donald Trump sur les femmes. «Donald pense qu’en rabaissant les femmes, il se grandit». Plus tard, en fin de débat, il coupe son adversaire d’un: «quelle femme méchante». Hillary Clinton ne daigne pas répondre.
«Personne n’a plus de respect pour les femmes que moi», ajoute Donald Trump, déclenchant des rires pourtant interdits parmi l’auditoire.
– Hillary sans frontières ?
Les propres mots d’Hillary Clinton sont revenus la hanter, repêchés dans les messages piratés de son proche conseiller John Podesta et divulgués par WikiLeaks. «Elle veut des frontières ouvertes», dit Donald Trump, en citant un discours jusqu’à récemment resté confidentiel d’Hillary Clinton où elle plaidait pour un hémisphère américain unifié.
La démocrate affirme qu’elle parlait… d’énergie et de réseau électrique.
– Le suspense du 8 novembre
Mais le moment le plus mémorable arrive au bout d’une heure, quand le modérateur Chris Wallace demande à Donald Trump s’il acceptera les résultats de l’élection présidentielle quoiqu’il arrive. «Je verrai à ce moment-là», répond Donald Trump. «Je vous laisse dans le suspense», insiste-t-il, relancé, justifiant de possibles fraudes électorales. La phrase rappelle son refus, au début des primaires républicaines en août 2015, de s’engager à respecter le choix des sympathisants du parti.
Du pain bénit pour Hillary Clinton, qui se désole que le candidat d’un des deux grands partis américains puisse ainsi se soustraire à une tradition démocratique. «C’est terrifiant», lâche-t-elle.
Le Quotidien/afp