Dans une réponse à une question parlementaire publiée ce jeudi, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, divulgue plusieurs chiffres sur le taux de suicide chez les jeunes au Luxembourg. Le sujet a été abordé dans une question posée par la députée Nancy Arendt (CSV).
Les dernières données remontent à 2020. Cette année-là, trois jeunes hommes, un de 18 ans et deux de 19 ans se sont donné la mort. Deux d’entre eux sont décédés à leurs domiciles, le troisième, sur la route.
Depuis 2017, 11 jeunes garçons et filles se sont suicidés au Grand-Duché, le plus jeune d’entre eux avait 15 ans. Sur les données compilées depuis 1998, on observe que 75% des jeunes de 10 à 19 ans qui ont mis fin à leur jour étaient des garçons. Aucune information n’a été consignée par le gouvernement sur les raisons qui les ont poussées à passer à l’acte.
La ministre de la Santé explique que « tous les suicides sont évitables et que des possibilités d’action pour réduire considérablement le nombre de suicides existent ». Elle ajoute « qu’il n’y a toujours pas d’indication claire d’intention suicidaire. Toutefois quelques signes doivent être pris au sérieux comme le fait d’exprimer le souhait de se donner la mort, de se retirer de ses amis et de stopper ses activités favorites, dire au revoir dans des situations inattendues ou encore rechercher des méthodes de mort ».
Prévenir et repérer
Dans sa réponse, Paulette Lenert explique que le gouvernement table sur des mesures de préventions afin de détecter et de contrer le suicide chez les jeunes. Notamment au sein de la communauté scolaire, il s’agit favoriser les compétences de chacun afin de permettre une identification précoce puis une évaluation, une prise en charge et un suivi des personnes présentant des comportements suicidaires. Ainsi de plus en plus de personnes sont formées aux premiers secours en santé mentale. Ils sont, aujourd’hui, 2000 dans tout le Luxembourg. Le gouvernement espère voir au moins 10% du personnel total des lycées, y compris les enseignants, formé d’ici à 2025.
La ministre de la Santé évoque également la mise en place d’une équipe de postvention (EPV) dans chaque lycée. Cette dernière a pour mission d’intervenir auprès des jeunes dont un ou une des proches s’est suicidé afin d’éviter d’autres suicides et de permettre un retour à la vie « normale ».
D’après les chiffres récoltés par le gouvernement auprès de 36 lycées en 2022, 3 lycéens sur 100 ont déjà eu des pensées voir plus quant au suicide (pensées suicidaires, plans de suicide, tentatives de suicide).