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Transports : les abonnements ont la cote


Les abonnements sont privilégiés par un nombre croissant de voyageurs (Photo : Alain Rischard).

Chaque année, plus de 184 000 abonnements mensuels sont acquis par les utilisateurs des transports publics au Luxembourg. Toutefois, les offres courtes durées sont pointées du doigt par deux députés DP.

Au cours de ce mois de mai, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch (déi gréng), a pris à deux reprises position sur l’offre des titres pour les transports publics qui sont d’application au Luxembourg. Ce sont à chaque fois les députés libéraux Max Hahn et Claude Lamberty qui avaient demandé des précisions au ministre de tutelle.
Les explications et chiffres livrés par François Bausch permettent de dresser une conclusion principale : les abonnements pour les transports publics continuent à avoir la cote. Ce constat rejoint d’ailleurs les propos tenus cette semaine dans le cadre de l’Interview du mardi par le directeur général des CFL. «En dix ans, le nombre de voyageurs a augmenté de 60 %», a ainsi déclaré Yves Wengler dans nos colonnes.
Du côté des chiffres bruts livrés par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, on constate que plus de 184 000 abonnements mensuels sont vendus tous les ans au Grand-Duché.

Abonnement varié
Il existe deux types d’abonnements : les abonnements pour les déplacements de courte distance et les abonnements valables pour l’ensemble du réseau.
Au niveau des abonnements mensuels, on dépasse depuis 2013 tous les ans la barre des 180 000 abonnés (courte distance et réseau confondus). Pour l’année 2017, un chiffre de 184 408 abonnements a été enregistré (44 974 abonnements courte durée et 139 434 abonnements réseau). Deux ans plus tôt, le total cumulait encore à 189 624 abonnements mensuels (47 297 abonnements courte durée et 142 327 abonnements réseau).
Le nombre d’abonnements annuels continue quant à lui à dépasser la barre des 2 500 abonnements. Un pic a été atteint en 2015 avec 2 884 abonnements vendus (courte distance et réseau confondus). En 2017, on dénombrait encore 2 652 abonnés annuels.

Le courte durée en cause ?
Les deux députés Max Hahn et Claude Lamberty ont affirmé dans leur question parlementaire que «le prix plus favorable» pour les trajets de courte durée «incite de plus en plus de navetteurs à opter pour des abonnements courte distance et par conséquent à stationner dans les villages périphériques de Luxembourg. Ceci ne va pas sans congestionner de plus en plus ces villages».
Le ministre François Bausch contre cette affirmation avec des chiffres. Si les chiffres absolus sont en baisse, «la proportion des ventes « courte distance » par rapport aux abonnements mensuels « réseau » varie entre 24 % et 26 %» pour la période de référence 2013-2017, précise la réponse à la question parlementaire. Cette variation se situe entre 36 et 40 % pour les abonnements annuels. «On constate donc une certaine continuité, sans écarts particuliers», conclut François Bausch.
«Le constat qu’un abonnement courte distance inciterait des navetteurs à se déplacer en voiture vers un endroit plus proche du centre afin de bénéficier d’un tarif plus avantageux dans les transports publics» ne pourrait donc pas être confirmé par le ministère de tutelle, est-il ajouté dans la réponse écrite du ministre.

Bientôt une campagne de sensibilisation
D’une manière plus globale, François Bausch tient à rappeler que «l’offre d’un produit « courte distance » s’adresse évidemment à toutes les personnes désirant seulement parcourir une distance restreinte, voire un seul trajet». «D’ailleurs, j’aimerais davantage inciter les voyageurs réguliers à recourir aux abonnements au lieu d’acheter à chaque voyage un billet», ajoute le ministre, qui annonce une campagne de sensibilisation.
Pendant ce temps, les voix continuent de s’élever pour rendre les transports publics entièrement gratuits. Plusieurs formations politiques comptent inscrire cette revendication dans leurs programmes électoraux en vue des législatives du 14 octobre. Reste à savoir si cette idée a le potentiel pour percer.

David Marques