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[Tour de France Femmes] Christine Majerus : «Il faudra se battre jusqu’à la fin»


«On a une très belle équipe au départ et un objectif pour le classement général.» (Photo : anouk flesch)

Pour la deuxième année, la championne nationale Christine Majerus prendra dimanche le départ du Tour de France femmes au sein de l’impressionnante SD Worx.

Vous voilà au départ de votre deuxième Tour de France. Cela n’était pas acquis d’avance puisque lors des récents championnats nationaux, vous souffriez encore des suites d’une mononucléose…

Christine Majerus : Depuis les championnats, l’entraînement s’est très bien passé, comparé aux semaines précédentes. Au moment des championnats, j’avais du mal avec l’intensité et la récupération. Là, je vois vraiment une nette amélioration, une progression. Du coup, j’espère continuer sur cette voie, même pendant le Tour. Je sais que cela ne sera pas suffisant pour remporter une étape mais, de toute façon, ce n’est pas mon objectif ni mon rôle. Mais j’espère répondre présent pour le travail qu’on me demande de faire. Car on a de gros objectifs et j’ai hâte d’en faire partie.

Votre équipe est effectivement impressionnante lorsqu’on regarde la composition. Que pouvez-vous nous en dire?

Oui, c’est impressionnant, peut-être davantage de l’extérieur que de l’intérieur. Cela reste juste mes copines de vélo (elle rit). Je vois forcément les choses un peu différemment. On a une très belle équipe au départ et un objectif pour le classement général. Je pense que certaines de mes collègues ont aussi des objectifs pour certaines étapes. Donc cela va être intéressant de voir comment cela va se développer, surtout dans un Tour qui s’annonce très difficile, voire plus difficile que celui de l’an dernier, même si sur le papier, il n’y a qu’une étape de montagne. Il y a des étapes qui ressemblent plus à des Liège-Bastogne-Liège qu’à autre chose. Je pense qu’il peut y avoir pas mal de surprises. J’espère que cela va nous sourire.

Quel regard portez-vous sur l’adversité? Votre plus grande rivale sera Annemiek van Vleuten?

Oui, très clairement. Elle n’a pas eu forcément la même année qu’avant. Mais Van Vleuten, il faut toujours se méfier d’elle. Lorsqu’on croit qu’elle est lâchée, elle revient comme une fusée. Surtout qu’elle sort du Giro avec une victoire et beaucoup de confiance. Oui, clairement, elle est l’adversaire principale de Demy (Vollering). Et elle a une bonne équipe, même si les noms ne sont pas aussi connus que les nôtres, mais cela reste de très bonnes athlètes qui ont aussi comme unique objectif la victoire finale d’Annemiek.

Après, je pense qu’une fille comme (Elisa) Longo Borghini, si elle a bien récupéré de sa chute au Giro, peut effectuer une surprise. Sur le Giro, elle m’a bien plu. Elle paraissait plus souple que Van Vleuten. À voir comment elle aura récupéré. Cela reste un Tour où tout peut arriver. Ils annoncent de la chaleur à nouveau. Il y aura donc des défaillances. Il faudra se battre jusqu’à la fin, rien ne sera acquis et il faudra chercher toutes les opportunités et, d’ailleurs, le parcours s’y prête.

Ce sera donc très tactique?

À la fin, je pense que ça se jouera effectivement entre Demi et Annemiek si aucune des deux n’a de malchance.

J’espère donc progresser et sortir bien du Tour, ne pas finir cramée et, ainsi, je serai prête pour les Mondiaux et les courses de fin de saison avec l’équipe

Qu’avez-vous retenu de la première édition?

J’ai retenu l’engouement du public. Reste à voir si ça se confirme la deuxième année, ce que j’espère. J’ai retenu également que c’est beaucoup de symbolique le Tour de France. Tout le monde devient un peu plus nerveux. Il y a plus d’enjeu que sur les autres grandes courses. Très clairement, on ressent plus de pression. Pour moi, cela ne fait pas trop de différence. J’y vais pour être coéquipière et, du coup, cela ne va pas trop m’influencer. Mais j’ai saisi que pour les leaders, c’est beaucoup de pression à supporter. Il faut donc que nous, les coéquipières, on remplisse notre rôle d’êtres humains pour les protéger de tout ça. À nous de rendre la vie autour de la course la plus cool possible.

Vous allez retrouver une compatriote au départ…

Oui, Nina (Berton) a mérité sa place dans ce Tour de France. D’ailleurs, j’aurais été très étonnée qu’ils ne la prennent pas vu le début d’année qu’elle a fait. Elle est plutôt grimpeuse donc ils ont bien eu raison de la prendre dans l’équipe. Je suis contente pour elle. D’ailleurs, je me souviens que l’an passé, elle était dans le Ballon d’Alsace à me courir derrière avec le drapeau luxembourgeois pour me soutenir. C’est plutôt cool de se dire qu’elle va participer, c’est une belle motivation pour elle.

Vu le calendrier, après ce Tour de France, il y aura les Mondiaux pour vous…

Oui, c’est ce que j’espère. J’espérais aussi disputer ce Tour de France pour enchaîner avec les Mondiaux. Cela fait trois mois que je n’ai quasiment plus roulé dans de vraies compétitions. Certes, j’ai roulé deux fois avec les garçons et j’ai disputé les championnats nationaux, mais ce n’est pas la réalité des choses. Si j’avais raté le Tour, cela aurait été néfaste pour la suite de la saison. J’espère donc progresser et sortir bien du Tour, ne pas finir cramée et, ainsi, je serai prête pour les Mondiaux et les courses de fin de saison avec l’équipe.

Pour moi, le Tour n’est pas la fin de la saison, mais plutôt le début de la deuxième saison. Je compte sur ce Tour pour être prête pour la fin de saison. Ce n’était pas la saison pour se blesser ou tomber malade. Mais c’est fait. J’ai fait le nécessaire pour guérir et écouter mon corps pour récupérer le plus vite possible. Cela a duré un certain temps, mais je ne baisse pas les bras, ce n’est pas fini. C’est pour ça que c’était si important d’être au départ, de participer à cet effort, de reprendre la compétition. C’était long…

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