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Tentative de meurtre au marteau à Esch : 20 ans de réclusion ferme pour l’agresseur


La victime venait tout juste de sortir du bus à l'arrêt Terres Rouges à Esch quand son agresseur l'a attaquée en pleine rue avec un marteau. Il y avait eu au moins huit coups... (Photo : Fabienne Armborst)

Pour le parquet, le quadragénaire qui avait violemment frappé la fille de son ex fin 2018 à la sortie du bus à l’arrêt Terres-Rouges avait prémédité son acte. Or dans son jugement rendu ce vendredi, la chambre criminelle n’a pas retenu cette circonstance aggravante.

À huit reprises au moins, Jalal M. (41 ans aujourd’hui) avait frappé la fille de son ex au moyen d’un marteau le 2 novembre 2018 vers 8 h 25 près de l’arrêt de bus des Terres-Rouges à Esch-sur-Alzette. «Un acte odieux», comme n’avait pas manqué de le qualifier le représentant du parquet dans son réquisitoire au terme de deux jours de débats. Il avait requis 20 ans de réclusion pour tentative d’assassinat. À l’époque, le quadragénaire avait du mal à supporter la séparation d’avec son ex et, surtout, la plainte que cette dernière avait déposée contre lui fin septembre 2018. La première rencontre de Jalal M. ce matin-là à Luxembourg-Belair avec la fille de son ex n’aurait donc rien d’un pur hasard… Il l’avait aussi ensuite suivie dans le bus.

Or la 13e chambre criminelle a retenu que la circonstance aggravante de la préméditation n’était pas établie. C’est donc pour tentative de meurtre que Jalal M. a été condamné, vendredi matin, à 20 ans de réclusion ferme. Grâce à des témoins, il avait été rapidement appréhendé par la police alors qu’il se dirigeait vers le boulevard Prince-Henri à Esch. Depuis son arrestation, il dort à Schrassig.

«Elle a perdu le goût et l’odorat»

À la barre, le quadragénaire, qui n’en est pas à son premier séjour en prison, avait évoqué ses problèmes d’alcool et de drogue. Le marteau qu’il transportait dans son sac à dos ce jour-là, c’était pour le travail, avait-il dit aux juges. Son explication pour les coups : «En descendant du bus, elle m’a regardé méchamment. J’ai perdu le contrôle. J’ai pris le marteau et j’ai frappé.»

Après l’attaque, la jeune femme de 30 ans, grièvement blessée à la tête, était restée plongée pendant trois semaines dans le coma. Pour le procès, la victime, qui souffre toujours de vertiges et de maux de tête, n’avait pas pris place dans la salle d’audience. C’est par vidéoconférence depuis une autre salle du tribunal qu’elle a livré son récit. Une première au tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

Afin d’évaluer son préjudice, la chambre criminelle a ordonné une expertise. «Elle a aussi perdu le goût et l’odorat. Lorsqu’elle mange, elle ne sent pas la différence entre une patate ou une glace», avait soulevé son avocat Me Admir Pucurica. Cinq membres de sa famille, qui se sont également constitués parties civiles, se voient pour leur part allouer 46 000 euros de dommages et intérêts au total au titre du préjudice moral.

Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel contre le jugement.

Fabienne Armborst

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