En remportant ses quatre matches disputés à Esch, Eléonora Molinaro est devenue la 4e Luxembourgeoise à atteindre la barre de 13 victoires en simple en Fed Cup. Après Anne Kremer, Claudine Schaul et Mandy Minella, mais plus vite que ces dernières.
Avant ce week-end, Eléonora Molinaro avait connu trois premiers jours de compétition parfaits à Esch : seulement sept petits jeux lâchés et moins de trois heures passées sur les courts pour remporter ses trois simples. Il est vrai, face à des jeunes filles non classées à la WTA.
Samedi, ce fut un peu plus compliqué face à la n°2 tunisienne et championne d’Afrique 2016, Chiraz Bechri, sans classement WTA mais qui l’avait battue en 2016 dans cette même compétition. Si elle n’a jamais été menée, la Luxembourgeoise de 18 ans a semblé assez crispée, ne jouant pas de manière aussi libérée qu’à l’habitude. Forcément, l’enjeu de ce premier match était important, vu que l’on ne savait pas ce qui allait se passer ensuite entre Mandy Minella et Ons Jabeur…
«C’est vrai…», souriait la 438e joueuse mondiale, qui l’a au final emporté 7-5, 6-2. «Et puis j’avais beaucoup gagné cette semaine, à Esch, et il y avait certainement une attente du public… J’étais tendue au début. Mon adversaire ramenait tout et moi, je ne sentais pas bien mes coups… Mais j’ai réussi à me lâcher un peu plus dans le deuxième set.» Et ce, avant de se précipiter dans les bras de ses parents, à peine la main de son adversaire serrée et ses équipières étreintes. «Après une rencontre comme celle-là, je vais toujours les voir», souriait celle qui semble très «fusionnelle» avec ceux-ci. Peut-être encore davantage d’ailleurs avec son papa, Gilles, qui l’accompagne quasiment partout.
Elle double Karin Kschwendt
Elle signait ainsi le 13e succès de sa carrière en Fed Cup en simple. Et devenait du même coup la quatrième Luxembourgeoise (sur les 29 filles ayant joué cette compétition depuis 1972) à atteindre ce total, doublant au passage Karin Kschwendt, cette joueuse née en Suisse et qui évolua pour le Luxembourg dans les années 90 avant de jouer sous les couleurs allemandes et autrichiennes. «Elé» rejoint donc dans ce club très fermé Anne Kremer, Claudine Schaul et Mandy Minella. Soit trois jeunes filles ayant évolué dans le top70 mondial. Et elle réussit même la performance de réussir ça plus jeune que ses trois prédécesseures. Avec quelques mois d’avance sur celle dont on disait qu’elle était la plus douée de toutes, Claudine Schaul, et quelques années pour les autres.
Évidemment, ce ne sont là que des chiffres. Et le fait que Molinaro évolue comme n°2 au sein de l’équipe menée par Anne Kremer (et, de ce fait, ne croise que les n°2 des adversaires du Luxembourg) joue sur ses performances. Mais cela donne tout de même une indication sur l’avenir que l’on peut lui souhaiter. Tout comme le fait qu’ «Elé», si elle se veut ambitieuse, est aussi réaliste. «Je suis contente de ce statut de n°2. Quand Mandy arrêtera, cela me plairait de passer à mon tour n°1. À terme, c’est l’un de mes objectifs. Mais pour l’heure, je suis très heureuse qu’elle soit là parce que je ne me vois pas encore gagner les matches qu’elle a réussi à remporter cette semaine à Esch.»
En attendant, grâce à cette semaine eschoise, elle se sent «mentalement et physiquement au top. Et la confiance est là !» De quoi aborder dans un bon état d’esprit le vrai début de sa saison, cette semaine, en Slovaquie, avec le 25 000 dollars qui se dispute à Trnava.
Julien Carette