Accueil | A la Une | [Tennis] Avec Ostapenko, Bartoli vise «le top 10 mondial»

[Tennis] Avec Ostapenko, Bartoli vise «le top 10 mondial»


Depuis qu'elles bossent ensemble, la Lettone reste sur un bilan de neuf victoires pour une seule petite défaite... (photo Jerry Gerard)

Vainqueur (6-4, 6-1) dimanche à Luxembourg de son premier tournoi en deux ans, Jelena Ostapenko, la lauréate de Roland-Garros 2017, a retrouvé le sourire depuis que Marion Bartoli est devenue son coach. Le duo veut retrouver les sommets du tennis féminin.

La Toussaint approche à grands pas. Mais dimanche, cela ressemblait plus à un dimanche de Pâques, tennistiquement parlant. Avec deux résurrections au programme. À Anvers, le premier titre d’Andy Murray depuis mars 2017 (Dubai) et ses problèmes à la hanche. Et à Luxembourg, Jelena Ostapenko qui n’avait plus soulevé un trophée depuis un tournoi disputé à Séoul en septembre 2017. C’était quelques semaines après le titre qui a changé sa vie, Roland-Garros 2017 et sa victoire à l’arrachée sur Simona Halep…

Une Jelena Ostapenko qui enchaînait dimanche une deuxième finale en sept jours, après sa défaite à Linz face à Cori Gauff. «En une semaine, elle s’est améliorée en termes de déplacement. Elle a été plus régulière aussi du fond du court. C’est une joueuse avec des capacités hallucinantes, comme on l’a déjà vu par le passé… Elle est capable de tout corriger très vite…», lançait après la cérémonie protocolaire une Marion Bartoli qui s’occupe justement du coaching de la jeune Lettone de 22 ans depuis le tournoi autrichien. Avant de glisser : «Et puis, il y a aussi surtout eu une grosse amélioration sur son service…»

«Retourner tout là-haut, dans le top 10»

Ce service dont l’ancienne championne française de 35 ans disait en cours de semaine qu’il était «le baromètre» de sa joueuse. Ce qui s’est vérifié tout au long de ce tournoi. Au 2e tour, elle perd un 1er set face à Élise Mertens, la tête de série n°1, où elle a commis 10 doubles fautes, avant de remporter les deux manches suivantes en n’en ratant plus que 4 (au total). Et ce, avant d’enchaîner un quart et une demie à 3 et 7 doubles, ce qui est très peu pour celle qui possède les pires stats du circuit à ce niveau-là. Et en finale ? 0 double faute et 71% de premières balles !

«Quand elle sert comme ça, elle est pratiquement inarrêtable ! Son adversaire n’a aucune emprise sur elle vu qu’elle ne lui donne pas de possibilité. Alors que dans l’autre sens, avec son incroyable qualité de retour, Jelena peut breaker n’importe qui n’importe où. Son niveau de jeu est alors très très élevé. Mais elle a besoin d’acquérir de la confiance pour évoluer à cet échelon-là.»

Et c’est forcément sur ce point-là que Bartoli a travaillé depuis son arrivée auprès de la Balte. «C’est un travail de détails. De faire en sorte qu’elle reste concentrée durant tout le match. On se connaissait avant, mais on a eu de la chance que ça accroche directement entre nous. Désormais, le but, c’est de la ramener tout là-haut, dans le top 10 mondial.»

Elles devraient continuer ensemble

Vu les «qualités hallucinantes» de Jelena Ostapenko dont parlait Marion Bartoli, personne ne doute que l’ancienne top 5 en soit capable. Si la confiance reste, bien évidemment. Parce qu’elle ne fera pas finale et trophée chaque semaine en 2020… «J’espère l’emmener à continuer à gagner autant de matches», sourit pourtant Bartoli. «Pour remonter dans la hiérarchie mondiale, il va falloir en gagner beaucoup. Et pour ça, il va falloir encaisser. Il va donc être nécessaire d’effectuer, cet hiver, une préparation qui permettra ça…»

Ce qui signifie que ces deux jeunes femmes ont bien décidé de continuer ensemble au-delà de l’essai de quinze jours qui s’achève ? Si Jelena Ostapenko répondait qu’elle «communiquerait sur les réseaux sociaux en temps util», Bartoli, elle, en disait un peu plus. «Quand une collaboration débute ainsi, je ne pense pas qu’elle s’arrête aussi vite», souriait la lauréate de Wimbledon 2013. «On a déjà évoqué ensemble la préparation hivernale. Il reste après à mettre tout ça sur papier… On doit encore voir si je la suis sur tous les tournois ou juste les plus importants. Quelle structure autour d’elle aussi. Avec son énorme potentiel, c’est un très grand défi pour moi.»

Julien Carette

Ostapenko se sent capable de «battre tout le monde»

Cela doit être une journée parfaite pour vous : terminer ainsi la saison sur un titre…
Jelena Ostapenko : Bien sûr. Terminer une année ainsi, après une telle semaine et une finale durant laquelle j’ai bien joué, c’est génial. Mentalement, une finale n’est jamais simple. Ici, je me suis préparée pour un match compliqué où j’affrontais cette grande joueuse qu’est Julia, une très bonne serveuse. À partir du moment où j’ai breaké dans la première manche, je me suis sentie plus en confiance. Et j’ai particulièrement bien servi…

Qu’a changé chez vous Marion Bartoli ces quinze derniers jours ?
Elle m’a beaucoup aidée mais n’a rien changé fondamentalement en moi. C’est plutôt la manière dont elle m’a encouragée, les choses positives qu’elle m’a dites qui étaient importantes. Afin d’essayer de me garder toujours dans le positif. Parce que je suis quelqu’un qui peut assez vite verser dans le négativisme.

@Gerry Schmit/Tageblatt

@Gerry Schmit/Tageblatt

Qu’est-ce qui a changé entre votre finale perdue face à Cori Gauff à Linz voici une semaine et celle remportée à Kockelscheuer ce dimanche ?
En Autriche, le court était beaucoup plus lent. En finale, je n’étais pas parvenue à jouer mon jeu à cause de ça. C’était très compliqué pour moi de réussir des coups gagnants, avec, en plus, une adversaire qui allait tout rechercher. Ici, le terrain est bien plus rapide et cela me convient bien mieux. J’ai pu cultiver ici la confiance qui était née à Linz.

C’est votre premier titre depuis septembre 2017. C’est long pour une joueuse comme vous…
Oui. Mais, si je n’ai pas toujours bien joué, j’ai quand même sorti de bons résultats durant ce laps de temps. Une demi-finale en Grand Chelem à Wimbledon (en 2018). Et la finale à Miami (en 2018 aussi). Ce sont quand même deux grands rendez-vous. Cette année, comme je l’ai déjà dit ces derniers jours, j’ai été blessée avant le début de la saison et cela m’a handicapée pour la suite… Ici, je recommence à enchaîner les victoires et je vais pouvoir capitaliser là-dessus pour entamer 2020.

En 2020, vous voulez retrouver le top 10 mondial ?
Je vais travailler dans ce but-là. Je pense avoir le jeu pour y parvenir. C’est une question de consistance de jeu et de confiance. Si je joue bien, je peux battre tout le monde.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.