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Système éducatif : le LSAP répond à Claude Meisch


(De g. à d.) Sacha Pulli, Ben Polidori et Francine Closener ont réagi à la politique éducative de Claude Meisch, qu’ils estiment incomplète.

Le LSAP a présenté ce mercredi sa liste de mesures et de critiques concernant la politique du ministre de l’Éducation, entre dangers de l’alphabétisation en français, mal-être et système à deux vitesses.

Action, réaction. Une semaine après le discours traditionnel de rentrée prononcé par Claude Meisch, ministre de l’Éducation, le LSAP a tenu hier une conférence de presse afin de présenter, à son tour, sa vision pour le système scolaire luxembourgeois. Par rapport aux propos tenus par le ministre jeudi dernier, «il y a des choses qui manquent», estime Francine Closener, présidente du parti d’opposition.

«Nous sommes dans un système qui est de plus en plus fragmenté, entre l’éducation formelle, l’éducation non formelle, les centres de compétences, les intervenants du domaine psychologique, les écoles européennes et les écoles traditionnelles.»

Selon la députée, cette fragmentation prouve que «nous n’avons pas un concept éducatif intégratif» et «nous avons peur que cela nuise à la cohésion sociale». Pour y remédier, elle a présenté, aux côtés de Ben Polidori et Sacha Pulli, une liste de mesures mises sur papier par un groupe de travail et réunies sous un slogan : «Une école où chacun se sent à l’aise.»

«Un fil rouge de la crèche au diplôme»

Selon les socialistes, la source des inégalités trouve ses racines dans la mauvaise gestion des crèches au Grand-Duché qui devraient permettre le lancement d’un concept pédagogique continu : «On veut un fil rouge de la crèche au diplôme du secondaire.»

Cela est néanmoins rendu quasi impossible par le manque de places dans les établissements conventionnés. Un phénomène que pointe du doigt le LSAP, qui alerte également sur la privatisation du milieu. «Les crèches sont surtout dans la main des investisseurs privés et on voit qu’il y a un danger si les investisseurs changent d’intérêts ou demandent plus d’argent.»

Outre la réforme du chèque-service accueil, «le ministre doit aussi réfléchir sur cette libéralisation, cette privatisation, comme en Belgique où ils font marche arrière».

En termes d’inégalités, le parti de gauche dénonce un système scolaire à deux vitesses entre les écoles européennes publiques et les écoles dites traditionnelles. La solution serait de «fusionner» les deux systèmes afin d’aboutir à un concept pédagogique unique et transversal débuté à la petite enfance.

Instaurer le français, fausse bonne idée

Dans sa critique, le parti de la rose insiste également sur les dangers de l’alphabétisation en français. Le projet Alpha doit ouvrir une nouvelle ère pour l’école en permettant, pour la première fois, de choisir entre l’apprentissage en allemand ou en français à partir du cycle 1.2 à la rentrée prochaine.

«On a toujours soutenu ce projet au nom de l’équité sociale, rappelle Francine Closener, mais on constate que les enseignants, les syndicats, les enseignants sont plus sceptiques parce qu’ils pensent que cela va trop vite.»

Du côté des élèves, «on craint que le projet nuise à l’appui». Comme expliqué par Ben Polidori, le risque est de créer des classes pour le français qui obligeraient la réquisition de salles supplémentaires qui, d’ordinaire, sont utilisées pour des cours de soutien.

D’une autre part, la crainte est que «les écoles et les enseignants ne soient pas prêts», ce qui pourrait augmenter le mal-être d’une profession en proie à un malaise et une désaffection, selon leurs représentants syndicaux du SEW/OGBL. «Ils ne se sentent pas estimés, pas entendus, sauf que sans l’appui, la motivation et l’engagement des enseignants, le projet sera un échec», prévient l’élue.

Mesurer le bien- être à l’école

«L’enseignant est le facteur déterminant de l’échec ou du succès scolaire. On peut avoir le meilleur système du monde, mais si l’enseignant n’a pas un lien avec l’enfance, il ne va pas réussir. Il faut le bien-être de tout le monde.» Parmi les mesures présentées se trouve, entre autres, l’instauration d’un baromètre du bien-être pour les enfants, enseignants et éducateurs.

La porte-parole du parti cite l’exemple de l’interdiction du téléphone. «C’est bien d’interdire, mais il faut voir plus loin. C’est un symptôme, car selon une étude, le téléphone est la première solution pour l’enfant lorsqu’il ne se sent pas bien.»

Ce constat démontrait donc l’absence de lien et de dialogue entre l’enfant et ses enseignants ou le centre psychosocial et d’accompagnement scolaire. «Pourquoi ils ne parlent pas? Parce qu’ils sont tristes? C’est comme instaurer plus de sport. Pourquoi ils ne font pas du sport ? Il faut responsabiliser les parents, mais aussi l’école et son système.»

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