Le ministère de la Mobilité et des Travaux publics ainsi que des représentants de la FEDIL, de Goodyear et du LCGB se sont mis d’accord pour une réorganisation ciblée de plusieurs lignes usines faiblement fréquentées à partir du 7 juillet 2024. Une décision que l’OGBL juge « incompréhensible ».
Dans les faits, cet accord permet la suppression d’une dizaine de lignes dont voici le détail :
- 10 des 13 lignes usines (12U, 13U, 14U, 15U, 16U 21U, 90U, 92U, 93U, 94U) peuvent être supprimées en concordance avec des adaptations de lignes et courses RGTR. Des tracés seront ponctuellement adaptés, des courses seront rajoutées et des correspondances avec le train seront rendues possibles. Au total, 9 lignes RGTR seront impactées par ces changements à partir du 7 juillet 2024: il s’agit des lignes 115 (nouvelle numérotation: 118), 119, 130, 170, 181, 191, 935, 937, 941.
- Pour les 3 autres lignes usines (70U, 91U et 95U), il a été retenu d’optimiser le tracé de ces lignes de façon à desservir également les zones d’activités adjacentes, d’adapter leurs horaires pour une exploitation du lundi au dimanche, et d’intégrer ces lignes de façon permanente comme lignes ouvertes au public dans le réseau RGTR.
Une faible fréquentation
D’après le ministère, ce choix est la conséquence d’une fréquentation « particulièrement faible » des 13 lignes usines desservant les sites de Goodyear à Colmar-Berg et au Roost à Bissen.
« La mise en service des premières lignes usines remonte aux années 1960. À cette époque, l’offre des transports publics réguliers était moins étoffée. Avec la réforme du réseau RGTR en 2021, l’offre a été augmentée de 30%, notamment avec des horaires plus étendus, surtout en weekend », argumente ministère de la Mobilité et des Travaux publics.
D’après les derniers comptages effectués fin 2023/début 2024, environ 450 employé·es de diverses entreprises organisées en travail posté profitent des 158 courses effectuées par les vingt lignes usines.
L’OGBL dénonce ce choix
L’après-midi même, l’OGBL a réagi à ce communiqué, dénonçant une décision « incompréhensible ». S’il a fait partie du groupe de travail mis en place par le ministère de la Mobilité, le syndicat a refusé de donner son accord à la suppression de ces lignes.
« L’OGBL revendique non seulement le maintien des lignes, mais aussi une augmentation de celles-ci afin de permettre à un plus grand nombre de salariés de se rendre sur le lieu de travail par le biais des transports publics, notamment en vue du déménagement de l’entreprise Rotarex de Lintgen vers Roost prévu pour l’année prochaine et qui fera augmenter de 900 à 1 000 le nombre de salariés devant se rendre dans cette zone ».
Le syndicat majoritaire au Luxembourg souligne également qu’en août 2023, les bus ont été remplacés par des camionnettes à sept places, « ce qui a déjà entrainé des économies ».
L’OGBL craint que les salariés doivent recourir à leur véhicule personnel à la suite de cette suppression. De plus, ils soulignent aussi le fait que « les parkings de Goodyear sont souvent déjà saturés ».
Enfin, le syndicat note que « la suppression des lignes de bus ne devrait pas entrainer de perte d’emplois chez les chauffeurs de bus, mais l’OGBL reste très vigilant à ce sujet ».