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Stop aux agressions filmées et partagées en ligne


"Ils doivent être conscients des répercussions que cela peut avoir", explique le ministre (Photo : Editpress)

Face au phénomène des violences filmées puis diffusées sur les réseaux sociaux, le gouvernement et le Parquet rappellent que c’est totalement illégal et lancent la campagne «Not sharing is caring».

En 2022, la violente agression d’un jeune homme à Esch-sur-Alzette ou encore celle d’un passage à tabac dans un lycée avaient fait le tour des réseaux sociaux. Et au début du mois de juin, c’est celle d’une adolescente frappée et humiliée qui avait été publiée en ligne et massivement partagée, par la mère de la victime cette fois, dans le but de retrouver les auteurs.

D’où l’urgence de réagir pour le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, qui a présenté hier matin, aux côtés du procureur d’État adjoint, David Lentz, une nouvelle campagne censée contrer la propagation de vidéos violentes mettant en scène des jeunes sur les réseaux sociaux. Elle veut avant tout pousser les jeunes à réfléchir et les responsabiliser quant à l’enregistrement et au partage d’images montrant des actes de violence ou de harcèlement.

«Ils doivent être conscients des répercussions que cela peut avoir. Si nous réussissons à empêcher le partage de telles vidéos, nous freinerons également leur production et les actes de violence eux-mêmes», anticipe le ministre.

Aujourd’hui, les enregistrements vidéo d’actes de violence entre jeunes ne sont plus des cas isolés et sont même banalisés, souligne la police. Alors que beaucoup de jeunes ignorent que ces diffusions de vidéos aggravent la situation des victimes et constituent un délit punissable par la loi, la campagne «Not sharing is caring» met les points sur les «i». Selon le Code pénal, filmer ou partager ces contenus est puni d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 251 à 50 000 euros.

Elle veut aussi pousser les témoins à ne pas détourner le regard et à agir – sans toutefois se mettre en danger. En appelant la police, chacun peut porter secours à une victime. Des clips sont prévus sur les réseaux sociaux du ministère de l’Éducation nationale et du Service national de la jeunesse, complétés par le site web notsharing.lu en quatre langues qui guide aussi les victimes dans les mesures à prendre et les personnes à contacter.

Un délégué à la protection des élèves

En octobre dernier, une instruction ministérielle a été publiée pour accompagner les établissements scolaires en cas d’actes de violence dans l’enceinte de l’école ou à l’extérieur. Les mesures ont été élaborées en collaboration avec le Parquet et la police pour identifier clairement les structures, procédures et interlocuteurs.

Dans les lycées, les Services psychosociaux et d’accompagnement scolaires (SePAS) et les services socio-éducatifs qui assure le volet sensibilisation seront bientôt renforcés par un délégué à la protection des élèves au sein de chaque établissement. Il aura pour mission d’encadrer les jeunes en cas de violence ou de harcèlement et sera la personne de contact pour les élèves et les enseignants.

D’autres initiatives se poursuivent, comme celle de BEE Secure sur les risques de violence et de harcèlement sur internet, la thématisation de la violence dans le cours «digital sciences» ou encore la campagne Exit-Mobbing du Centre psychosocial et d’accompagnement scolaires (CePas).