Malgré un arrêt de quatre semaines dû aux mauvaises conditions hivernales, les travaux du futur stade national vont bon train. La livraison est toujours prévue pour la fin 2019.
C’est dans un stade Josy-Barthel particulièrement clairsemé – pour ne pas dire vide –, que l’équipe nationale de foot avait battu la veille la Géorgie (1-0). Là-même où elle avait tenu en échec le Sénégal cinq jours plus tôt (0-0), une équipe tout de même qualifiée pour la Coupe du monde. Le président de la Fédération luxembourgeoise de football, Paul Philipp, jubile donc lorsqu’il visite le grand chantier qui sera l’écrin de son sport (et aussi du rugby) d’ici la fin 2019. «Il y a eu des hauts, il y a eu des bas. Il a fallu mettre des coups de pression parce que cela fait quand même près de dix ans que l’on joue au Josy-Barthel grâce à des dérogations accordées par l’UEFA (NDLR : la fédération européenne de foot), mais je suis heureux de voir le nouveau stade se concrétiser, sourit-il. Tout le foot luxembourgeois le mérite : l’équipe nationale, ses spectateurs, les clubs qualifiés en Coupe d’Europe…».
Une facture de 60,4 millions d’euros
Car le futur stade prend désormais une vraie épaisseur. Lydie Polfer annonçait hier que «65 % des travaux ont été mis en soumission et adjugés et (que) 70 % du gros œuvre est déjà réalisé». La bourgmestre a martelé la volonté de la capitale d’enfin disposer d’un stade moderne, conforme à son standing et à celui du pays. Une envie qui s’inscrit dans un budget conséquent que la Ville avance elle-même. La facture du stade seul est fixée à 60,4 millions d’euros et l’État en remboursera 70 % (avec un plafond à 40 millions d’euros).
À l’heure actuelle, les trois étages de trois côtés du stade sont en cours d’élévation, «le côté est sera clos à la fin, pour que les engins puissent encore pénétrer à l’intérieur», explique Carine Kieffer, du service des Bâtiments de la Ville de Luxembourg. Si les travaux de construction commencés le 6 septembre 2017 avancent vite, c’est que nombre d’éléments sont préconçus en amont. Les gros éléments de béton arrivent sur place et n’ont plus qu’à être montés, tout comme la charpente métallique. Les premiers éléments qui formeront cette dernière sont déjà arrivés, ils occupent une partie de l’emplacement de la future pelouse et «seront montés à partir de la semaine prochaine», indique Carine Kieffer. Cette toiture métallique coiffera le stade de trois mètres de haut.
Quels seront les premiers matches?
Au sous-sol, les travaux sont également bien engagés : «Les chapes et les seuils métalliques sont en cours de fabrication.» On y trouvera les vestiaires, les locaux techniques, des aires de stockage…
Selon Carine Kieffer, le gros œuvre et la toiture seront achevés pour le mois de janvier 2019. Il est prévu de livrer le stade à la fin de l’année prochaine. Une date qui n’est pas remise en cause malgré les quatres semaines d’arrêt du chantier cet hiver, à cause des mauvaises conditions météo et des soumissions qui n’ont pas trouvé preneur (lire encadré bleu). «Désormais, il fait beau et nous tentons de rattraper le délai initial», avançait Lydie Polfer.
Quels seront les premiers matches qui auront lieu au stade? Il est évidemment impossible d’y répondre aujourd’hui. Fin 2019, en octobre et novembre, le football proposera deux fois deux dates pour les éliminatoires de l’Euro-2020. Les rencontres internationales suivantes auront lieu les 26 et 31 mars 2020 : ce seront les demi-finales et la finale de la Ligue des Nations dans laquelle va se lancer l’équipe nationale dès la rentrée. Si elle termine en tête de sa poule, elle jouera sa demi-finale à domicile, donc dans le nouveau stade. Sûr que Paul Philipp en rêve déjà!
Erwan Nonet