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Soupçons de maltraitance dans une crèche : de la prison requise par le parquet


Le parquet a requis une peine de prison à l’encontre de l’ex-directrice de la crèche.

Le parquet a conclu, ce jeudi matin, à la culpabilité de l’ex-directrice de crèche accusée de coups et blessures sur des anciennes salariées et sur des enfants à sa charge.

Le parquet a requis, ce jeudi matin, une peine de 4 ans de réclusion et une amende appropriée à l’encontre de l’ex-directrice de la crèche Léiwe Léiw à Bous. Sa représentante retient «le très grand nombre de témoignages concordants» démontrant que la prévenue a, dès l’ouverture de la crèche, affiché «un comportement particulièrement inadmissible du point de vue moral» et légal.

Elle retient des «maltraitances récurrentes» au «caractère inhumain et dégradant» et des coups et blessures volontaires sur trois anciennes salariées, dont sa nièce, qui ont donné lieu à «des séquelles physiques, psychologiques et neurologiques». La prévenue pratiquait le harcèlement au travail sur toutes ses autres salariées.

La parquetière n’a admis aucune circonstance atténuante. Elle a balayé «la théorie du complot» avancée par la défense qui conteste tous les faits en s’appuyant sur les multiples témoignages de «dysfonctionnements divers» au sein de la crèche. Des dysfonctionnements dont ont été victimes les enfants qui lui étaient confiés. Elle y voit de nombreuses voies de fait pouvant être assimilées à des coups et blessures volontaires par la jurisprudence. Enfants forcés à manger au point d’en blesser certains, violences au moment de la sieste ou quand les enfants ne parvenaient pas à satisfaire la prévenue, menaces ou économies de produits hygiéniques comme les couches, entre autres. Les témoignages des parents et des anciennes employées sont accablants.

Des témoins sous pression

La veille, la prévenue avait pourtant estimé que «tout ce qui a été dit était faux, j’ai toujours travaillé de manière correcte». Son avocat, Me Burg, a fait valoir que personne, des salariés au ministère de l’Éducation nationale, n’a réagi au lieu de «défendre le bien des enfants» âgés de quelques mois à 4 ans. «Pourquoi est-elle la seule accusée?», s’est-il interrogé.

La représentante du ministère public a longuement égrainé tous les faits et toutes les maltraitances et coups subis par les enfants. «Quinze enfants au minimum ont chacun à plusieurs reprises, voire quotidiennement, été victimes de violences et de privation de soins» mettant en danger la santé «d’au moins cinq d’entre eux», a-t-elle affirmé.

Notamment en ne changeant pas assez régulièrement les couches. Un de ces faits a été criminalisé par la chambre du conseil. Un enfant a été brûlé sur cinq centimètres à la jambe après avoir renversé de la soupe. Un défaut volontaire de soins est dans ce cas reproché à la prévenue. Elle aurait privé l’enfant des soins nécessaires, ce qui a compliqué le traitement de la brûlure par la suite.

Pour conclure, la parquetière a déploré le manque de collaboration de la prévenue pendant l’enquête qu’elle aurait tenté d’orienter par des mensonges et des pressions exercées sur différents témoins. La jeune magistrate n’a pas hésité à souligner l’absence de repentir à la barre, son sang-froid et l’attitude «dénigrante» de l’ex-directrice envers les témoins venus à la barre. Sa nièce s’était notamment montrée pétrifiée à l’idée de la croiser.

Les plaidoiries de la défense sont prévues ce vendredi matin.

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