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Sneakermess : «C’est devenu tellement grand»


Ce week-end, près de 80 revendeurs et des stands autour de la culture sneakers investiront Luxexpo pour la 17e édition de la Sneakermess.

La Luxexpo accueille ce week-end la 17e édition de la Sneakermess dont l’ASBL fête ses dix ans. L’occasion pour son fondateur, Ronny Erpelding, de faire un bilan et d’analyser le marché actuel de la sneaker.

La 17e édition de la Sneakermess, ces samedi et dimanche à Luxexpo, marque les dix ans d’existence de l’ASBL Sneakers Luxembourg, organisatrice de l’évènement. Initialement, l’édition aurait dû avoir lieu le 11 mai dernier, comme un clin d’œil à la première Sneakermess dix ans plus tôt jour pour jour. L’ING Night Marathon a finalement occupé Luxexpo et changé les plans. Peu importe, les membres de l’ASBL auront le cœur à célébrer l’ascension fulgurante de la convention de sneakers. Mais dix ans après les débuts, l’évènement pourrait avoir atteint son plafond de verre, voire pire selon l’évolution du marché de revente. Ronny Erpelding, fondateur de la Sneakermess, nous livre son ressenti.

Après dix ans d’existence, quel bilan tirez-vous ?

Ronny Erpelding : La première, c’était le 11 mai 2014, c’est là que tout a commencé. On était tout petit, on venait de créer une ASBL pour organiser des manifestations comme la Sneakermess. Au début, on avait 30 tables d’exposants et au fur et à mesure, on est arrivé à 200 tables et entre 3 000 et 4 000 visiteurs. On a commencé au gymnase de Dudelange avec 1 200 m², puis on est parti à la Rockhal avec un peu plus de 2 000 m² et maintenant nous sommes à Luxexpo avec 4 200 m².

Je suis fier de ce projet que j’ai commencé seul, puis avec des copains pour l’organisation parce que sans eux je n’y arriverais pas. C’est devenu tellement grand. Il faut savoir que nous, les trois organisateurs, on travaille encore 40 heures par semaine. Ça veut dire que l’on a notre job, notre famille, notre sport et, encore derrière, l’organisation de la Sneakermess. Mais on est toujours content de la faire.

Vous sentiez que l’évènement pouvait avoir autant de succès ?

C’est vrai que l’on est vraiment content d’être arrivé jusqu’à Luxexpo parce qu’au tout début, les gens me disaient : « Tu vas finir à Luxexpo« . Et moi, je leur disais : « Non, vu la taille, je n’arriverais jamais jusque-là« .

Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer cet événement ?

En tant que collectionneur, j’ai voyagé à travers l’Europe pour des conventions et je me suis demandé : « Pourquoi on ne peut pas faire ça au Luxembourg?« . Il y avait déjà des conventions pour les vinyles, les timbres, les voitures ou les comics mais rien pour la communauté autour des sneakers.

Quand j’ai commencé, les gens n’y connaissaient rien. Ils disaient : « Pourquoi une convention pour des chaussures de basket?« . Je leur disais que ce n’était pas que des chaussures de basket, que le mot sneakers ne désignait pas que cela. Maintenant, les gens ont compris.

L’économie devient de plus en plus difficile

Comment se porte le marché de la revente de sneakers, qui est le cœur de la Sneakermess ?

Les chiffres commencent à descendre. L’économie devient de plus en plus difficile, car les gens n’ont plus l’envie de donner entre 500 et je ne sais combien d’euros pour une paire de chaussures. Quand vous regardez le marché, il y a beaucoup de modèles qu’il était impossible d’avoir à un prix correct et maintenant ça l’est, car tout le monde a adapté ses prix.

Peut-être que les prix vont remonter ou alors ils vont rester stables, comme les taux des prêts immobiliers. Ce sont les marques, qui n’aiment pas la revente, qui provoquent cela parce qu’elles ne produisent pas assez et donc les gens sont obligés de payer plus pour essayer d’avoir une paire.

Et les marques sont retournées sur la mode des années 80 avec des répliques sauf que le prix a augmenté et la qualité a diminué. Quand je vois mes paires des années 2000 à 2005, c’était encore du cuir. Maintenant, c’est juste du synthétique.

Certains pointent aussi du doigt l’ampleur prise par le marché des fausses chaussures ?

C’est cela qui casse le marché et l’envie d’acheter parce qu’il y a des gens qui payent mais qui ne sont pas 100 % certains qu’ils s’agissent de vraies chaussures. Cela concerne les achats en ligne alors qu’à la Sneakermess, le vendeur est connu, cela fait trois ou cinq ans qu’il vient, il n’y a jamais de problème et donc il est fiable. La Sneakermess est une garantie que la paire que vous achetez est authentique.

En dix ans, des sneakers de marque de luxe sont apparues, qu’en pensez-vous ?

Sûrement que ce sont des sneakers mais, à mes yeux, les sneakers sont des paires qui ont fait l’histoire du hip-hop avec le basket, le skate ou le breakdance. Les paires de luxe n’ont rien à voir. Cela n’est pas dans l’esprit, c’est juste pour être présent sur un marché. En revanche, Christian Dior a fait une collaboration avec Nike sur une paire de Jordan et là, c’est une vraie sneaker qui a de l’histoire. Après, les couleurs ou le motif, cela se discute.

Pas se baser uniquement sur les sneakers

Comment voyez-vous l’avenir et est-ce possible de faire encore plus grand ?

Au Luxembourg, c’est le maximum que l’on puisse faire. Mais après le covid, on s’est dit que l’on pourrait s’associer avec d’autres conventions pour faire un grand évènement pour le Benelux. C’est toujours dans un coin de notre tête.

Sinon, on va essayer de durer le plus longtemps possible selon l’économie, si cela reste faisable ou non. On sait que l’on doit s’adapter un peu pour le futur, que l’on ne peut pas se baser uniquement sur les sneakers. On a perdu beaucoup d’exposants qui ont arrêté, car cela ne marchait plus pour eux. Pour les prochaines éditions, on doit ramener encore plus d’animations même si c’est déjà le cas pour ce week-end (lire ci-contre). Il faut évoluer aussi parce que sinon, les gens vont dire qu’avec le temps c’est toujours la même chose.

Sneakermess, Luxexpo, demain de 14 h à 19 h et dimanche de 10 h à 18 h. Tarifs : Fast pass (le dimanche à partir de 13 h) : 25 euros, prévente : 12,50 euros par jour et sur place : 15 euros.

Des animations à l’américaine

La culture sneakers étant née aux États-Unis grâce au hip-hop, au skate, au sport, aux Afro-Américains et des stars comme Michael Jordan, l’empreinte américaine demeure sur le milieu. D’où les animations prévues pour la Sneakermess. Le temps d’un week-end, un demi-terrain de basket sera installé à Luxexpo afin que les visiteurs s’y affrontent et gagnent des prix. Les groupes de cheerleaders «Sweet Devils» d’Esch-sur-Alzette» enfants, adolescents et adultes assureront le show avec les danseurs hip-hop de l’ASBL Art in motion. Un DJ, un stand de confiseries américaines, un coiffeur barber et un atelier de beauté pour femme seront également présents.

En difficulté face à la baisse de budget des consommateurs et l’explosion des ventes de fausses sneakers, le marché de la revente patine.

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