Handicap International appelle à la mobilisation avec une nouvelle pétition contre les bombardements de civils, avant sa traditionnelle pyramide de chaussures ce samedi 1er octobre.
Une mobilisation citoyenne. Voilà en quelques mots l’ambition de l’ONG Handicap International pour cette année 2022 «charnière», qui doit aboutir à la signature d’un nouveau traité pour la protection des civils face à l’utilisation d’armes explosives en zone peuplées.
Actuellement, plus de 90 % des victimes de bombardements urbains sont des civils. De nombreuses villes sont détruites et restent la cible de bombardements à grande échelle. Les récentes images de Kiev ou encore de Kharkiv, l’une des villes les plus touchées par la guerre en Ukraine, sont là pour nous rappeler l’importance de la protection des civils, qui doivent fuir leur pays pour espérer survivre.
Une «pratique barbare» qu’Handicap International souhaite abolir le plus vite possible, notamment avec la signature, le 18 novembre prochain, d’un accord international contre l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées. Un tournant historique, auquel le Luxembourg prend part, mais qui demeure encore trop timide aux yeux des représentants de l’association.
«Nous voulons que le gouvernement signe cet accord, mais qu’il le mette également en œuvre sans délai, et qu’il le promeuve auprès des États qui n’ont pas encore rejoint le mouvement. Signer, c’est bien, le dire officiellement et le mettre en application tout de suite, c’est encore mieux», martèle Medhi Magha, directeur général de Handicap International Luxembourg.
Et c’est là tout l’enjeu de la nouvelle campagne citoyenne : interpeller directement le gouvernement, via une pétition mise en ligne sur le site dédié www.stopbombing.lu. Une action qui n’est pas sans rappeler celle de l’année passée où, là encore, l’ONG avait appelé la population luxembourgeoise à solliciter les députés pour «engager concrètement le pays dans le processus diplomatique afin de mettre un terme à l’usage des armes explosives en zones peuplées».
La traditionnelle pyramide ce samedi
Un appel qui sera au centre des manifestations, ce samedi 1er octobre, place d’Armes, où doit se dérouler la traditionnelle pyramide de chaussures, symbole fort des victimes de mines anti-personnel. «Vous trouverez également une reconstitution d’un terrain miné avec de vrais démineurs pour vous expliquer leur métier, mais aussi un audio immersif, qui permettra de se mettre directement dans la peau d’une personne qui vit des bombardements quotidiens», explique le directeur de HI.
Une façon de «rapprocher les gens du terrain», face à des situations parfois très abstraites ou éloignées de leur train-train quotidien. Le visuel de la campagne rejoint également cet aspect en utilisant de vraies photos de villes détruites par des bombardements, associées à un filtre rouge évoquant «le sang coulé». Parce qu’en dix-neuf ans, ce sont près de 130 000 personnes qui ont été tuées ou blessées par des mines ou des restes explosifs de guerre.
L’Ukraine aussi concernée
Un chiffre conséquent, qui rappelle aussi l’importance d’un tel traité humanitaire mondial. «Nous avons détruit 55 millions de mines anti-personnelles depuis 1997. Leur nombre a été divisé par dix dans les années 2000 grâce au traité d’Ottawa, dont on peut vraiment mesurer l’impact majeur. Mais nous avons remarqué que le nombre de victimes repart à la hausse depuis 2015 et il faut encore redoubler d’efforts», explique Madhi Magha.
Si, encore aujourd’hui, la Syrie demeure le pays où les civils sont le plus en danger face à des engins explosifs, la guerre opposant la Russie à l’Ukraine depuis sept mois a fait bondir cette dernière dans le top 5 des pays les plus touchés. Aujourd’hui, près de 24 millions d’Ukrainiens sont dans un «besoin humanitaire».
«Il est certain, vu les armes utilisées sur le terrain, que nous aurons des contaminations, des mines anti-personnel présentes dans les villes bombardées. Il faudra nettoyer les sols pour que les habitants puissent y retourner et, surtout, réaliser un travail éducatif pour les aider à identifier les engins explosifs et savoir y faire face correctement.»
Actuellement, plus de 550 000 citoyens dans le monde ont signé et partagé la pétition de HI.