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Siemens / Alstom: le régulateur allemand inquiet d’une fusion


Le gendarme allemand de la concurrence a répondu en décembre dans un courrier avoir de "sérieux doutes" quant à la fusion franco-allemande (Photo : AFP).

L’autorité allemande de la concurrence émet à son tour des réserves sur le projet de fusion dans le rail entre l’allemand Siemens et le français Alstom, qui apparaît de plus en plus compromis, selon des informations du Financial Times publiées lundi.

Interrogé par la Commission européenne, au même titre que les autorités d’autres pays européens, le gendarme allemand de la concurrence a répondu en décembre dans un courrier avoir de « sérieux doutes » quant à la fusion franco-allemande, rapporte le quotidien financier. Le Kartellamt, un organe indépendant du gouvernement, juge les concessions proposées par Alstom et Siemens « ni pertinentes, ni suffisantes ». Bruxelles a jusqu’au 18 février pour approuver ou non le projet d’union de l’allemand Siemens et du français Alstom, les deux géants du rail européen, qui avait été annoncé en septembre 2017.

Concentration trop forte pour le marché

La Commission européenne avait dit craindre que cette « concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation ». Les deux groupes ont proposé le 12 décembre dernier des concessions modestes pour tenter d’obtenir l’aval de la Commission, qui consulte désormais les clients et rivaux des deux compagnies sur les remèdes proposés. Le régulateur allemand rejoint ainsi les autorités de la Concurrence britannique, néerlandaise, belge et espagnole dont les inquiétudes avaient déjà été rendues publiques fin décembre. Au niveau gouvernemental, le projet est défendu mordicus par le ministre français de l’Économie.

Bruno le Maire a estimé qu’un refus de la Commission européenne serait une « erreur économique » et une « faute politique », fatale pour le secteur européen du rail face à la concurrence chinoise. L’Allemagne avait fait campagne pendant trois ans pour qu’Alstom choisisse de convoler avec l’allemand Siemens plutôt qu’avec l’américain General Electrics ou le canadien Bombardier. Mais depuis l’annonce en septembre 2017, pourtant saluée par Berlin, le gouvernement allemand est resté très en retrait sur ce dossier, se gardant de commenter publiquement l’avancée difficile du projet.

AFP