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Série d’été : un petit air d’antan au musée rural et artisanal de Peppange


Parmi les choses à découvrir, le marteau-pilon du département "forge et métallurgie" (Photo LQ/Didier Sylvestre)

La commune, qui tend à devenir un village muséal, abrite pas moins de trois musées qui plongent les visiteurs dans la vie rurale des siècles passés.

Fondé en 1999, le Musée rural et artisanal de Peppange regorge d’objets en tout genre témoignant de la vie dans nos campagnes il y a plus d’une centaine d’années. Il a rapidement été complété d’une annexe « Forge et métallurgie » et du musée de Calèches Grande-Duchesse-Charlotte, donnant à voir d’autres facettes encore des époques des première et deuxième révolutions industrielles.

Non loin de Bettembourg, la petite commune de Peppange vaut le détour. Outre son magnifique couvent et l’agréable jardin avoisinant, trois musées méritent que l’on s’y attarde un peu, pour une plongée champêtre historique.

Musée rural et artisanal

Quoi de plus authentique que d’installer un musée rural dans un corps de ferme de 1849 ? Il y a 20 ans, les Amis de l’histoire du Roeserbann ont eu l’idée d’exposer dans cette grande ferme laissée vide et aujourd’hui classée, une multitude d’objets datant approximativement du XIXe et du début du XXe siècle et permettant d’avoir un aperçu de la vie dans la campagne luxembourgeoise à cette époque.

Pas moins de 10 000 pièces y sont rassemblées, réparties dans les 23 sections qui permettent d’aborder tous les aspects de la vie quotidienne. Le travail de la ferme d’abord, avec ses machines agricoles (on remarquera la batteuse, autrefois à vapeur, mais désormais raccordée à l’électricité !), ainsi que ses étables.

Étables qui indiquent d’ailleurs la richesse du propriétaire des lieux d’alors, puisqu’il possédait plusieurs chevaux. Autre signe d’aisance matérielle : les toilettes à l’intérieur de la maison. « C’était du luxe ! », souligne Percy Lallemang, chargé de direction des trois musées de Peppange. Le souci du détail est poussé jusqu’à y avoir accroché à la porte des coupures de journaux, papier toilette d’alors !

La plongée dans l’intimité de la vie familiale de l’époque se poursuit avec la visite des salons (un pour la semaine, un pour le dimanche), des trois chambres de la maison (dans lesquelles s’entassaient parfois dix enfants) et surtout la cuisine authentique de 1849, qui sert souvent de lieu de tournage. « Anne Faber, la journaliste gastronomique qu’on retrouve sur RTL, y est venue récemment », rappelle Percy Lallemang.

Aux étages, des parcelles sont réservées aux différents « vieux métiers » : cordonniers, menuisiers, tisserands…

Les nombreux objets religieux encore partie intégrante du musée rural témoignent aussi de l’importance du rite les siècles derniers, mais cette collection pourrait être exposée prochainement dans l’église du village, amenée à devenir propriété de la commune.

À l’extérieur du bâtiment, une forge ainsi qu’un bas fourneau (une forge médiévale), tel qu’il en a été trouvé dans les environs, rappellent la place de la métallurgie à cette époque.

Forge et métallurgie

Quasiment face au musée rural, dans une maison communale, se trouve le département « Forge et métallurgie ». Dans cette annexe, comme son nom l’indique, le travail du métal y est mis à l’honneur. On y retrouve des plaques de cheminées en fonte, certaines remontant au XVe siècle, de superbes poêles, ainsi qu’une grande collection de haches, datant pour les plus anciennes du VIIIe siècle de notre ère !

À l’extérieur du bâtiment, près de la fonderie, la pièce phare de la collection : un marteau-pilon de 1850 de plus de trois tonnes, fonctionnant par le biais d’une roue hydraulique. Impressionnant.

Musée de Calèches

À quelques pas du musée rural, un autre corps de ferme accueille un musée étonnant et unique dans le pays : le musée de Calèches Grande-Duchesse-Charlotte.

Une vingtaine de véhicules hippomobiles y sont exposés, dont six de la Cour grand-ducale : berlines, coupés, mais aussi traîneaux et corbillards.

Parmi les pièces remarquables de cette collection, citons, entre autres : le coupé de mariage de la Grande-Duchesse Charlotte et du Prince Félix, le dernier omnibus de la Post (agrémenté d’une boîte à lettres à l’arrière pour y déposer le courrier!), ou encore ce Spider américain tout droit venu du Far West.

Sans oublier la calèche du château de Manternach, dans laquelle les voyageurs s’installaient en fonction de la classe de leur ticket : à l’intérieur pour les premières, à côté du cocher pour les deuxièmes, et sur le toit – aux risques et périls du voyageur – pour l’inofficielle troisième classe!

Une galerie qui vaut un guidage, tant elle croustille d’anecdotes. D’ailleurs, Percy Lallemang de rappeler l’origine de l’expression « souhaiter une bonne merde » pour « souhaiter bonne chance » : « Les gens se faisaient déposer en calèche devant les théâtres, et s’il y avait beaucoup de crottin, cela signifiait beaucoup de spectateurs, donc le succès ! »

Deux pièces exceptionnelles viennent enfin compléter la collection : des chaises à porteurs datant de 1740. « Ce sont des pièces très rares », souligne Percy Lallemang : « Les révolutionnaires, qui y voyaient un symbole de la décadence aristocratique, les ont quasiment toutes détruites. »

Tatiana Salvan

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