Trois jours après leur exploit contre la Suède au stade de Luxembourg, les Rout Léiwen s’attaquent ce mardi soir à Saint-Gall à la Suisse, 20e nation mondiale, toujours en amical.
On aimerait pouvoir dire, après son succès historique de samedi contre la Suède (1-0), que le Luxembourg a enfin effacé, du moins exorcisé, le triste souvenir du 8-0 que lui avait infligé la Suède en éliminatoires du Mondial-2018. Mais on n’a pas trouvé meilleure image, pour illustrer la nécessité martelée dès l’après-match par Luc Holtz de «rester tranquilles, ne pas s’enflammer», que le traumatisme de Solna : ce funeste 7 octobre 2017 faisait directement suite, pour les Rout Léiwen, à une rencontre mythique, ce 0-0 ramené de Toulouse le 3 septembre 2017.
Puisqu’on peut égaler le pire défaite de son histoire* un gros mois après avoir accroché le futur champion du monde (la France), le risque de se faire corriger chez la 20e nation mondiale, en l’occurrence la Suisse, trois jours après avoir vaincu la 27e pour la première fois (en sept confrontations) existe, et le sélectionneur luxembourgeois n’a pas attendu d’atterrir en Saint-Gall, hier après-midi, pour en avertir ses troupes. «Peu importe l’organisation qu’on mettra en place, le plus important sera le mindset, l’envie, disait-il ainsi en conférence de presse, samedi soir. Si on baisse un peu d’intensité, là, vous allez voir combien on va en prendre.»
Tout l’enjeu de ce Suisse – Luxembourg, côté visiteurs, est donc là : dans la capacité des Rout Léiwen, pointés au 92e rang mondial avant cette fenêtre internationale de mars, à «continuer à travailler», «toujours se remettre en question» et tout de suite «remettre les pieds sur terre». La Suisse, même décimée, est le genre d’adversaire qui s’y prête, et Luc Holtz le sait. «Si on veut rivaliser un peu avec eux, prévient le technicien, il faut remettre la même énergie que contre la Suède.» Et le même système en 4-3-1-2, et les mêmes hommes?
Enzo De Pina vers sa première sélection
Hormis sur le ton de la boutade, Holtz n’a vraiment répondu à ces questions, hier dans la salle de presse du Kybunpark de Saint-Gall, où seuls 7 000 des 19 568 sièges auraient pour l’heure trouvé preneur. «Je vais jeter les dés ce soir, et je verrai comment je fais évoluer les choses, a plaisanté le sélectionneur luxembourgeois. Contre la Suède, c’était important de fermer l’axe du jeu, on l’a plutôt bien fait mais cette fois, ce sera un autre adversaire, avec une autre animation, donc il faut aussi s’adapter. Mais je veux toujours essayer de mettre les garçons dans les meilleures dispositions.»
Difficile de savoir, donc, si Tiago Pereira (18 ans), qui sera promu titulaire dans les buts de Mönchengladbach à son retour de sélection, honorera sa 4e sélection dès ce soir, ou si Brian Madjo (16 ans) enchaînera une deuxième titularisation après une première convaincante face à la Suède. Ni si Yvandro Sanches, trop juste pour jouer samedi, lui qui n’a disputé que 25 minutes cette saison avec la réserve de «Gladbach», disputera son premier match en sélection depuis le 26 mars 2024, une semaine avant sa rupture des ligaments croisés.
Mais il est entendu qu’Enzo De Pina, le très prometteur milieu des U17 du Borussia Dortmund, «aura du temps de jeu, comme Brian», et deviendra le deuxième plus jeune international luxembourgeois de l’histoire (derrière Vincent Thill) à 16 ans, un mois et 28 jours. Et que Gerson Rodrigues ne jouera pas pieds nus : hier, quelqu’un s’est aperçu à temps que le meilleur buteur de l’histoire des Rout Léiwen (23 buts) avait oublié son sac à crampons sur un banc du Findel, et lui a restitué juste avant qu’il embarque dans l’avion.
* Il s’agit désormais du 9-0 concédé au Portugal en septembre 2023.