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[Sélection nationale] Luc Holtz et la FLF à l’heure du choix


Ovationné par les fans luxembourgeois jeudi à Gasperich comme dimanche à Vaduz, Luc Holtz a-t-il dirigé ses deux derniers matches sur le banc de la sélection cette semaine? 

En fin de contrat en décembre, Luc Holtz ignore encore s’il sera sur le banc luxembourgeois fin mars, lors du barrage qualificatif à l’Euro-2024. Et si les Roud Léiwen peuvent aller encore plus haut.

Ce week-end, tandis que ses joueurs reprendront le chemin des championnats domestiques, dès vendredi pour les «Allemands» Mathias Olesen (Cologne) et Laurent Jans (Mannheim) ou l’«Autrichien» Dirk Carlson (Sankt Pölten), Luc Holtz, mordu de sports d’hiver, prendra lui la direction d’une station de ski autrichienne pour quelques jours. Après quoi, le sélectionneur luxembourgeois se ressourcera auprès de sa famille et, quoi qu’il arrive, prendra le temps de «savourer cette campagne» qualificative de l’Euro-2024 qui s’est refermée dimanche soir après un succès étriqué, mais mérité au Liechtenstein (0-1, but de Gerson Rodrigues) et avec un total, historique pour les Roud Léiwen, de 17 points.

Avant cela, surtout, il se sera rendu avec Paul Philipp, le président de la FLF, à Nyon (Suisse), théâtre ce jeudi du tirage au sort des pays hôtes des finales de barrages de qualification à l’Euro, dont le Luxembourg disputera la demi-finale de la Voie C, le 21 mars 2024. Simple obligation contractuelle ou véritable projection au-delà du 31 décembre, date d’échéance de son contrat? Le trajet vers la Suisse sera certainement l’occasion pour Holtz et Philipp d’évoquer l’avenir du premier, que le second souhaite conserver mais, signe que rien n’est encore acté, le sélectionneur a pris soin, dimanche, de souhaiter «bonne chance au prochain coach» pour ces barrages.

Partir au sommet… reste à le définir

Ceux-ci, à l’entendre, constituent une excellente raison de rester en poste et, à la fois, de plier les gaules. Lorsqu’il lui a été demandé en conférence de presse d’après-match si cette échéance était susceptible d’influer sur sa réflexion personnelle et son envie potentielle de poursuivre l’aventure, Holtz, ému, a répondu que «oui, car j’ai l’impression que depuis 13 ans, on ne cesse de progresser, de franchir des étapes. Ça me fait quand même réfléchir car je ne sais pas jusqu’où on peut aller». Grisante, cette propension des Roud Léiwen à toujours repousser leurs limites, y compris durant cette campagne, fait aussi naître chez lui quelques doutes : et s’ils avaient atteint leur plafond de verre ?

«Je suis bien conscient qu’un jour, on redescendra», présage un Holtz soucieux de «trouver le bon moment pour partir», c’est-à-dire «au sommet», mais incapable, pour l’heure, de dire «quand il sera atteint». Ce pourrait être en mars, voire en juin si le Luxembourg réalisait le tour de force de se qualifier pour le premier Euro de son histoire, et s’il savait «comment le match de mars se terminera», Holtz pourrait «prendre la décision dès maintenant». Cela dit, quand bien même les Roud Léiwen perdraient celui-ci, le technicien sait bien, «au niveau où (le Luxembourg) évolue actuellement, qu’il y a encore pas mal de victoires qui seront possibles en 2024» en Nations League, dont la 4e édition débutera le 2 septembre.

Mais une telle perspective est-elle suffisamment exaltante pour l’inciter à rempiler et entamer une 14e saison sur le banc luxembourgeois? Cela reste à voir : partir au bon moment, c’est aussi ne pas faire l’année de trop et Holtz en est également conscient. «Je connais le business. Certains sont restés trop longtemps et tout le monde leur est tombé dessus», a-t-il rappelé dimanche soir en évoquant notamment Joachim Löw, qui a «tout pris sur les deux dernières années» de son long mandat (2006-2021) à la tête de l’Allemagne. Au sujet de «Jogi», l’ancien Ettelbruckois a par ailleurs conclu sa comparaison sur une question : «Depuis qu’il est parti, où en est l’équipe?». Réponse : à la dérive. La question n’avait rien d’anodin.

Son bilan parle, l’affectif pèse

Car si sa longévité fait grincer quelques dents au Grand-Duché, Holtz a aussi une conviction sur le sujet. Et pour l’illustrer, c’est Sir Alex Ferguson, en poste de 1986 à 2013 à Manchester United – et dont la succession demeure particulièrement ardue, tiens, tiens –, qu’il a convoqué dans la foulée. «Pourquoi demander à un coach d’arrêter au bout de cinq, dix ou quinze ans s’il est bon et qu’on est convaincu de sa valeur ? Quand vous êtes convaincu par un entraîneur, vous le gardez.» Façon de suggérer que la FLF, même après treize ans d’évolution continue, a encore besoin d’être convaincue ? «Je n’ai à convaincre personne, expédie Holtz. Moi, mon job, c’est de faire de bonnes performances et d’avoir des résultats avec mon équipe, et si on n’est pas satisfait de ça, il faut me le dire.»

Ce serait assez difficile à concevoir, au terme d’une année historique qui, malgré la mini-crise de juin (mise à l’écart de Gerson Rodrigues, départ de Vincent Thill), n’a pas affecté l’adhésion de ses joueurs selon lui. «Si je sentais que ça ne marchait pas, que je n’atteignais plus les joueurs, je partirais de moi-même, assure-t-il. Quand je fais des choix, il y a toujours des déçus, ça fait partie du job, mais tant que tout le monde répond à mes messages, c’est le plus important.» L’important, c’est aussi cette «alchimie quasi parfaite» avec son staff et cette «relation très proche avec pas mal de joueurs» qui «pèse aussi» dans sa réflexion. Assez pour faire pencher la balance du côté d’une prolongation ?

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