La Commission européenne a publié ce vendredi le Profil de santé du Luxembourg. Celui-ci donne un aperçu de la santé et des systèmes de santé dans tous les États membres de l’Union européenne.
Le Profil de santé du Luxembourg 2023 vient d’être révélé par la Commission européenne. Basé essentiellement sur des résultats observés entre 2019 et 2022, ce document permet d’en apprendre plus sur le niveau de santé des habitants des Etats membres et sur leur système de santé respectifs.
Dans ce nouveau rapport, le Luxembourg figure parmi les bons élèves avec des résidents en meilleure santé que la moyenne des Européens et une prise en charge efficace malgré des inégalités et quelques problèmes persistants. L’espérance de vie est en effet de 83 ans en moyenne soit 2,3 années de plus que la moyenne européenne. «En 2020, les femmes âgées de 65 ans peuvent espérer vivre encore 21,8 ans dont 11,3 ans sans limitation dans les activités quotidiennes ou sans handicap, tandis que les hommes peuvent espérer vivre 18,5 ans, dont 10,4 ans en bonne santé», précise le ministère de la Santé. En revanche, 45 % des personnes âgées de plus de 65 ans résidant au Luxembourg déclarent vivre avec plus d’une maladie chronique. Un chiffre nettement supérieur à la moyenne de l’UE, en particulier pour les hommes (44 % au Luxembourg contre 32 % dans l’UE).
L’alcool et le tabac, deux fléaux
En 2021, les tumeurs sont devenues la principale cause de décès, la mortalité attribuée aux cancers (environ 23 %) diminuant moins rapidement que celle attribuée aux maladies cardiovasculaires qui restent elles aussi l’une des principales causes de mortalité. Plus d’un tiers des décès peut aussi être attribué à des risques comportementaux comme le tabagisme (17 % des décès), les habitudes alimentaires (13 %), la consommation d’alcool (7 %) ou l’inactivité physique (2 %).
Si le pourcentage de fumeur dans la population luxembourgeoise (11 %) est inférieur à la moyenne européenne (19 %), l’alcoolisme est beaucoup plus répandu (34 % de la population luxembourgeoise contre 19 % en Europe), un constat déjà réalisé par le ministère de la Santé. Le taux d’obésité est quant à lui identique (16 %).
Des dépenses publiques élevées en matière de santé
En 2021, la prise en charge par l’Etat des dépenses de santé est la deuxième plus élevée de l’UE et représente 86% du total (contre 81% dans l’UE). Cette part n’a cessé d’augmenter depuis 2012 où elle s’élevait alors à 83%. Les dépenses supportées par les ménages ne représentent que 9%, ce qui les situe parmi les plus faibles de l’UE dont la moyenne est aux alentours des 15%.
Les besoins non satisfaits sont également parmi les plus faibles d’Europe. En ce qui concerne les soins médicaux, seul 0,5 % de la population a déclaré des besoins non satisfaits en raison des coûts, de la distance à parcourir ou des délais d’attente, contre 2,2 % en moyenne dans l’UE. Pour les soins dentaires, le chiffre ne s’élève qu’à 0,8% contre 3,4 % en moyenne dans l’UE.
Le Grand-Duché affiche aussi un faible taux de mortalité évitable avec 134 décès pour 100 000 habitants, contre une moyenne européenne de 180 décès en 2020. Il existe néanmoins des marges de progression concernant l’organisation des dépistages. Le taux de participation au dépistage du cancer du sein est passé de 54 % en 2019 à 45 % en 2021, bien en-dessous de la moyenne européenne. Pour le cancer colorectal, le taux est de 49%, un score juste au-dessus de celui de l’UE (47%).
Maladies mentales : dans la moyenne de l’Union
En 2019, les maladies mentales touchaient une personne sur six ce qui correspond à la moyenne de l’UE. Les problèmes les plus courants sont les troubles anxieux (environ 6 % de la population), les troubles dépressifs et ceux liés à la consommation d’alcool et de drogues (4 % chacun). 10% des résidents déclaraient également souffrir de dépression chronique contre 7 % en moyenne dans l’UE.
Mais sur ce sujet, il existe des inégalités selon le sexe ou les revenus. Environ 19 % des femmes du quintile de revenu le plus bas ont déclaré une dépression chronique en 2019, soit près de quatre fois le taux des femmes du quintile le plus élevé (5 %). Parmi les hommes auto-déclarés dépressifs, 15 % se trouvent dans le quintile de revenu le plus bas contre 5% dans le quintile le plus élevé.
Si le taux de médecins a augmenté passant de 2,8 à 3 pour mille habitants, le Luxembourg reste en-dessous de la moyenne des Etats membres qui s’établit à 3,8 pour mille. L’absence de formation dans le pays, jusqu’à la création d’un bachelor en 2021, le rend dépendant des médecins formés dans les pays voisins. La part des docteurs vivant à l’étranger mais pratiquant au Grand-Duché a quant à elle pratiquement doublé passant de 15,6 % à 26,4 %.
En revanche, le Luxembourg peut compter sur de nombreuses infirmières. Leur ratio (11,7 pour mille) est l’un des plus élevés d’Europe (en moyenne 8,5 pour mille) et ne cesse d’augmenter.