Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Soleil et besoin de nature ont boosté la fréquentation des campings du Luxembourg cet été : une embellie bienvenue pour ce secteur confronté à d’importants défis depuis deux ans.
Alors que ces deux dernières années, les campings du pays ont été mis à rude épreuve, entre crise sanitaire et inondations record, le secteur clôture cette saison estivale avec un bilan positif, selon l’association Camprilux qui regroupe 56 des 76 établissements en activité sur le territoire.
Et surprise : la haute saison s’est même allongée jusqu’au mois d’octobre, grâce à la météo exceptionnellement douce pour un début d’automne. De quoi ravir les professionnels, qui se disent «très satisfaits» dans un communiqué.
Les établissements avec piscine pris d’assaut
Les fortes chaleurs de cet été ont d’ailleurs poussé les vacanciers à renouer avec les activités de plein air de manière générale, et le camping en pleine nature en particulier, avec une mention particulière pour les établissements à proximité d’un plan d’eau ou équipés d’une piscine, qui ont été nettement favorisés pendant les vacances.
Mais globalement, 2022, qui s’annonçait sous les meilleurs auspices dès ce printemps, a tenu toutes ses promesses : la plupart des campings ont retrouvé leur taux de fréquentation de 2019, avant la pandémie et ses ondes de choc, certains exploitants l’ont même dépassé, d’après une rapide enquête auprès des membres Camprilux.
Des hôtes venus de partout en Europe
Les touristes étrangers, de retour en nombre au Grand-Duché ces derniers mois, y ont grandement contribué : après une année 2021 encore marquée par des restrictions au niveau des déplacements en Europe, 2022 a vu revenir les campeurs originaires des Pays-Bas, auxquels se sont ajoutés – et c’est nouveau – des hôtes venus d’Espagne, du Danemark, de Suède, de France, de Norvège ou encore de Suisse.
Les difficultés dans le transport aérien en Europe et les vagues de vols annulés à la dernière minute ont aussi poussé de nombreux touristes des pays limitrophes à se tourner vers le camping.
La pénurie de main-d’œuvre atteint un niveau «critique»
Une vraie bouffée d’oxygène pour les propriétaires d’établissements, qui s’accompagne aussi d’importants défis, face à l’explosion des coûts énergétiques qui a considérablement réduit leurs marges, et à la pénurie de main-d’œuvre qui a atteint «des proportions critiques» cette année, rapporte Camprilux.
Les exploitants peinent à trouver suffisamment de personnel pour faire tourner leur affaire, avec des conséquences parfois lourdes : certains confient avoir été obligés de limiter leur offre, par manque de bras, en fermant temporairement leur espace restauration par exemple.
Un véritable manque à gagner, même si, d’après les échos de l’ensemble des professionnels, les vacanciers ont moins profité des restaurants et commerces à leur disposition cette année, la faute à un budget resserré en raison du climat économique incertain.
Retour aux sources et «glamping»
Du côté des habitudes des clients, les membres de Camprilux notent que leur durée de séjour a été très variable : de quelques jours à plusieurs semaines, certains campeurs n’hésitant pas à prolonger davantage que prévu, quitte à changer complètement d’emplacement au sein du camping.
Quant aux tendances, la tente «classique» semble faire son grand retour sur les pelouses, les familles, randonneurs et même les débutants plébiscitant une sorte de retour aux sources. Ce qui n’enlève rien à la forte demande pour les locations et autres hébergements plus insolites – tendance dite du «glamping» – comme les tentes de luxe, les chalets, ou les pods et tonneaux, de vraies petites cabanes tout équipées, s’adressant à une clientèle différente.
L’augmentation des nuitées de camping cette année prouve que ce mode de tourisme est en pleine dynamique, alors que le Grand-Duché est désormais bien plus qu’une «étape» sur la route des vacances vers le sud, et s’impose en tant que véritable destination.
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