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Sa fille a tué son frère à Schifflange en 2021 : «J’ai vu mon fils s’écrouler»


Le drame a eu lieu le soir du 3 mai 2021 à Schifflange. Une jeune femme a tué son frère. (Photo : archives LQ/Fabrizio Pizzolante)

La victime était un homme triste et violent. Sa dernière provocation lui a été fatale. Il a succombé sous les coups de couteau de sa sœur, victime de la peur qu’il lui inspirait.

Une femme de 38 ans a tué son frère le soir du 3 mai 2021 au domicile de leur mère, rue Eugène-Heynen à Schifflange. Elle aurait ainsi mis un terme à des années de violences verbales et psychologiques.

La victime aurait tyrannisé son entourage, selon les témoignages peu amènes des proches entendus par les enquêteurs de la police judiciaire à son égard, et semblait nourrir une véritable haine envers sa sœur. Mais aussi envers son père, sa mère et le chien de cette dernière. Il les aurait tous régulièrement menacés de mort.

L’attitude et la personnalité de la victime n’excusent pourtant pas le geste de sa sœur, mais l’expliquent. La jeune femme est accusée de meurtre, d’assassinat ainsi que de coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné la mort d’un membre de la famille ou ayant causé la mort dans l’intention de la donner. L’appel passé au 113 par sa mère jette un voile sur ses intentions. «Crève, crève, crève!», l’entendrait-on dire en arrière-fond, selon l’enquête. Ainsi que «je t’avais prévenu».

La jeune femme est en aveux. Elle a frappé son frère à cinq reprises dans le dos avec un couteau. Un de ces coups a été fatal à l’homme de 44 ans. Le manche a traversé les muscles du dos ainsi que les côtes et a transpercé le poumon droit, entraînant une hémorragie. La victime n’a pas pu être réanimée. Le médecin légiste qui a examiné le corps du défunt n’a pas constaté de blessures défensives.

Elle voulait qu’il déménage

Des constatations qui correspondent au récit de l’accusée. Le soir des faits, elle avait l’intention de demander à son frère de quitter le domicile familial, mais voyant la haine dans ses yeux, elle aurait renoncé. Une dispute aurait éclaté. Sans réfléchir, elle aurait attrapé la première chose qui lui serait passée sous la main. Un couteau dont la lame mesurait 15 centimètres. La suite, elle ne l’a pas réalisée immédiatement.

Un expert psychiatre a exclu un passage à l’acte sous le coup d’une pulsion ou d’une émotion, ainsi que la notion de préméditation. Les menaces proférées par son frère ont pu, selon lui, déclencher son geste. La victime est décrite comme un homme violent et instable qui inspirait la peur à son entourage et consommait de grandes quantités d’alcool et de cannabis.

Un état aggravé par une grande frustration et une impression d’injustice à son égard, décrites par l’enquêteur de la police à la barre de la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg mardi matin. Le confinement n’aurait fait qu’envenimer davantage les rapports familiaux déjà mauvais.

«Il venait de recevoir un énième refus de sa demande d’invalidité», note le commissaire en chef. La victime, qui vivait aux crochets de sa mère, aurait alors, comme souvent, commencé à insulter et à menacer de mort cette dernière et sa sœur revenue vivre au domicile familial un mois plus tôt. Ce qui, selon le meilleur ami de la victime, aurait également contribué à aggraver une situation déjà tendue au sein de la fratrie.

Victime de son attitude

La mère de famille a raconté les accès de brutalité de son fils envers ses anciennes compagnes, l’alcool et le cannabis dès le matin, son caractère insoumis, sa colère, mais aussi son emphysème pulmonaire et la dégradation de sa santé. «Il vivait chez moi depuis deux ans», explique-t-elle. «Quelle mère regarde son enfant se détruire sans rien dire?» Elle a résumé les insultes insoutenables et la peur, l’aide qu’elle a malgré tout essayé de lui apporter. «Il a toujours été insatisfait, pourtant il a toujours eu ce qu’il voulait. Il a été éduqué comme sa sœur.»

La présidente de la chambre criminelle a du mal à comprendre pourquoi elle a accepté de supporter tout cela. «Je ne pouvais pas recevoir mes amies et mes petits-enfants», ajoute-t-elle. «Quand je quittais la maison, je retrouvais mon chien tout tremblant dans la cage d’escaliers. Qui sait ce qu’il lui avait fait.» Sous la coupe de son fils, elle a refusé de lui demander de quitter son domicile.19

Mardi matin, elle a témoigné pour protéger sa fille. «Le soir des faits, il nous insultait depuis la cuisine. Il disait que la taille de sa « cage » se réduisait de plus en plus et qu’il n’arrivait plus à respirer depuis que sa sœur avait emménagé», se souvient la septuagénaire. Malgré les méchancetés et les provocations, la prévenue aurait dans un premier temps tenté de l’apaiser.

«J’ai vu qu’ils en étaient venus aux mains. Il essayait de l’attraper et elle le repoussait en lui demandant d’arrêter. Il la menaçait de mort. Il a perdu l’équilibre sur une chaise, est tombé et a essayé de se relever. Ma fille le repoussait toujours», poursuit-elle. «J’ai cru qu’elle le frappait avec ses poings. Je ne l’ai pas vue prendre le couteau. Elle m’a crié de prévenir la police et j’ai vu mon fils s’écrouler.»

2 plusieurs commentaires

  1. Comment se fait-il que personne de l’extérieur ne soit intervenu pour mettre fin au calvaire de cette famille? Le fils en question étant en proie à diverses addictions la famille était certainement connue par les services sociaux de la ville. Pourquoi n’a t’on pas évité ce drame?

  2. Frontalier francais

    un drogué violent multirecidiviste
    tout a fait sexiste et alcoolique
    je n’ai pas de compassion pour ce criminej
    je plaide pour la clémence envers la sœur certe coupable mais qui a enlevé une épine du pied de la société et de cette famille qui aurait pu connaitre une situation inverse
    l’idéal serait une condamnation a 100 % avec sursis