Les files de voitures aux pompes luxembourgeoises n’ont jamais été aussi denses. La principale cause de ce flux exceptionnel ? Un écart de prix avec la France atteignant jusqu’à 50centimes/l ces derniers jours.
L’affluence de voitures de transfrontaliers dans les stations-services luxembourgeoises n’est pas une nouveauté. Mais les derniers jours, un rush inhabituel est venu gonfler les vagues d’automobilistes attendant leur tour à la pompe… « On a subi un flux plus important, c’est évident. Beaucoup plus de monde que d’habitude, la folie », témoigne et confirme Nicolas, gérant d’une station Total à Frisange. Même son de cloche un peu plus loin, avec Roberto, gérant d’une station Gulf : « On a clairement une fréquentation inhabituelle, plus élevée qu’à l’accoutumée. »
Principale explication de cette ruée vers les pompes de nos voisins, la flambée continue des prix du carburant en France, créant des écarts pouvant atteindre 50 centimes d’euros par litre. On vous laisse calculer la différence sur un plein…
Pour se situer en se basant sur quelques exemples, le prix du diesel le moins cher en Moselle, hier, était de 1, 376€/l (le plus cher à 1,609€/l) pour un tarif de 1,08€/l au Luxembourg. Un écart considérable. Il faut que le rappeler qu’au Luxembourg, un prix unique du carburant est fixé par le gouvernement. « Cela limite forcément les marges des pétroliers qui ne cessent de jouer sur les prix ailleurs, et au final c’est le consommateur qui est gagnant ici », se satisfait Roberto.
Les jours fériés et la météo jouent aussi
Plus largement, les tarifs n’ont cessé de flamber en France depuis un an. Sur cette période, le diesel a en moyenne augmenté de 18,40 % soit 22,4 centimes d’euro par litre. Rien que sur le dernier mois, il a encore augmenté de 2,80 % soit 3,9 centimes d’euros par litre.
À partir de là, pas étonnant que les frontaliers se ruent sur les pompes luxembourgeoises coûte que coûte ! Même si d’autres paramètres peuvent entrer en jeu dans jeu dans l’afflux exceptionnel des derniers jours : « On a un trafic plus dense lorsqu’il y a des jours fériés et quand la météo est excellente comme en ce moment », explique ainsi Roberto. Le printemps étant bien lancé et une baisse significative des prix n’étant pas à l’ordre du jour en France, les professionnels luxembourgeois peuvent se frotter les mains.
François Pradayrol (Le Républicain Lorrain).