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Rugby à 7 en fauteuil : «Sur un fauteuil, pas de différence»


La deuxième édition des «Roues ovales luxembourgeoises» a été disputée par 11 équipes. (Photo : alain rischard)

Le rugby à 7 en fauteuil commence sa percée au Luxembourg, à l’image du tournoi «Roues ovales luxembourgeoises» organisé le 26 janvier dernier au Rehazenter afin de promouvoir ce sport inclusif.

Les curieux qui arpentaient les couloirs du Rehazenter le vendredi 26 janvier dernier ont assisté aux prémices d’un sport pour le moins surprenant : le rugby à 7 en fauteuil.

Organisée par le cabinet DSM-Avocats à la Cour sous forme d’un tournoi interentreprise, cette deuxième édition des «Roues ovales luxembourgeoises» a réuni 11 équipes, séduites par le jeu tout comme les spectateurs. «J’ai envie d’essayer, j’attends juste mes prothèses pour ne pas prendre de risque», sourit Richard, pris en charge au Rehazenter depuis la perte de ses jambes.

Et pour cause, le spectacle est assez impressionnant. Installés sur des fauteuils roulants spécifiques, les joueurs s’entrechoquent, font crisser leurs pneus et se disputent sans relâche le ballon ovale.

Tandis que le rugby fauteuil est reconnu par World Rugby, l’instance internationale de l’ovalie, la version à 7 est, elle, un autre sport encore à ses balbutiements.  «Le rugby en fauteuil, c’est un autre sport», prévient Arnaud Lepoivre, gérant du centre de cryothérapie Degré 110 et organisateur du tournoi, en tant que distributeur national de ces fauteuils.

«Avec le rugby à 7 en fauteuil, on utilise exactement les mêmes règles qu’au rugby avec des touches, des mêlées, alors que le rugby en fauteuil, c’est plus du football américain avec une balle ronde et des passes en avant.»

«Il suffit d’avoir ses deux bras»

Au-delà l’envie d’en faire un évènement pour le team building, le tournoi de DSM est l’occasion de faire la promotion de ce sport méconnu et de ses valeurs. En tant que constructeur du fauteuil, les entreprises Rotomade et Rotam International étaient aussi membres de l’organisation. «On souhaite faire découvrir aux valides ce que c’est d’être en chaise et que les handicapés expliquent leur réalité», explique aussi Maxime Cuche, chargé du marketing de DSM.

Parmi les rugbymen en chaise se trouvait aussi bien des personnes valides que non valides. «Sur un fauteuil, pas de différence. Il suffit juste d’avoir ses deux bras et la barrière disparaît rapidement. Des femmes vont largement aussi vite que des hommes. Et des personnes handicapées vont encore plus vite que tout le monde», raconte Arnaud Lepoivre.

Ce dernier a fondé l’ASBL «Inclusion is the new game», également organisatrice du tournoi, afin de faire la promotion de l’inclusion via ce sport auprès des entreprises et des écoles.

«C’est vraiment plaisant à jouer»

Dans cette même optique, l’ASBL «Back to sport» était aussi présente et chargée d’encadrer le tournoi. Cette dernière, qui propose des activités sportives aux personnes en situation de handicap, avait d’ailleurs présenté son équipe de personnes invalides qui s’est classée troisième à l’issue du tournoi, loin d’être anecdotique.

Sur les terrains, les cris, les duels et les contestations envers l’arbitre avaient aussi leur place, dans la bonne humeur toujours. «C’est vraiment plaisant à jouer, c’est technique, ça va vite et on est au même niveau que les personnes sans handicap donc ça donne envie d’aller plus loin encore. C’est beau», confie Umberto, joueur de Back to sport.

Cette deuxième édition ayant été une réussite pour les organisateurs, ces derniers pensaient déjà en fin de tournoi à comment s’améliorer afin de financer davantage «Back to sport» et «Inclusion is the new game» qui reçoivent les bénéfices de l’évènement.

Projet de club à Esch-sur-Alzette

Imaginé et réglementé par l’ancien rugbyman professionnel français Wally Salvan, le rugby a 7 en fauteuil a vu le jour en 2011. Bien que le sport dispose d’une fédération internationale que préside son fondateur (Wheelchair Sevens International Board), le rugby à 7 en fauteuil cherche à se faire connaître.

Au Luxembourg, Arnaud Lepoivre et l’ASBL «Inclusion is the new game» en sont le fer de lance. Notamment auprès de la fédération luxembourgeoise de rugby à XV, intéressée par cette nouveauté. «On doit faire une demande de subventions et de kit de démarrage auprès de l’État», explique son président Jean-François Boulot. «À ce niveau, on n’est pas au point mort mais il faut que l’on avance, depuis le début on tient vraiment à ce projet.»

Afin d’accélérer la démocratisation de ce sport, la fédération compte sur «Inclusion is the new game» en allant à la rencontre des jeunes Luxembourgeois pour créer un engouement.

«Dans l’esprit, on veut créer un club à Esch», annonce Arnaud Lepoivre. Avant cela, ce dernier va devoir sillonner les écoles du pays à la recherche de joueurs, tout en cherchant des sponsors car «on a besoin de financement afin d’avoir nos fauteuils et de créer le club».

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