Les Roud Léiwen s’offrent un match de reprise qui s’annonce secoué, ce jeudi soir, dans une ambiance et contre un adversaire qui nécessiteront des guerriers.
On a rallumé la cheminée dans le hall d’accueil de l’hôtel Stormont, qui accueille la sélection sous un ciel très gris, une pluie tourbillonnante et, comme s’est moqué l’hôtesse de l’air officiant sur le vol charter amenant les Roud Léiwen hier matin, une «température estivale» : 11 °C . Luc Holtz et ses gars n’ont clairement pas choisi la facilité pour remettre en route, à mi-chemin de leurs éliminatoires de l’Euro-2020 et alors qu’il leur reste tout le versant vertigineux de leur groupe B à aborder, à savoir la Serbie, 35e nation mondiale, le Portugal, 6e avec, en amical d’automne, le Danemark, 13e.
Windsor Park a beau avoir fait peau neuve et perdu tout ce petit charme désuet so british entrevu en 2012 (1-1), il reste posé au beau milieu de l’un de ces quartiers de petites maisonnettes en briques rouges typiques de l’île, et désormais flanqué d’une (intrigante car un peu ratée) statue de l’idole locale, le grand Georges Best. Ce soir, on y jouera le God Save the Queen et le décor sera planté : ce ne sera pas une reprise en douceur. Plutôt du violent. « C’est un style britannique. Ils vont mettre une grosse intensité, mettre beaucoup d’engagement sur les premiers ballons, mais aussi sur les seconds, ils vont tester nos limites, et c’est bien», a analysé Holtz.
Samedi, on aura dit bye-bye à la 2e place
Si le sélectionneur se frotte les mains avant ce test, c’est que trouver un tel match amical devient quasiment un petit coup de chance. La composition des groupes des éliminatoires fait que les nations européennes capables de s’offrir pour jouer une rencontre de préparation digne de ce nom se comptent sur moins que les doigts d’une seule main, quatre des cinq équipes reversées dans les groupes en nombre d’équipes impair étant occupées par les éliminatoires. Pour aujourd’hui, la FLF ne pouvait aller au bal qu’avec le Monténégro, la Géorgie, la Hongrie ou, donc, l’Irlande du Nord.
Or c’est elle, actuellement et même d’assez loin, la plus intéressante pour offrir une opposition digne d’intérêt. C’est par là, sans doute, par cette difficulté assumée contre un adversaire qui ne vaut pourtant pas forcément beaucoup plus que l’Ukraine, que passe la réalisation d’une deuxième partie d’année 2019 aussi probante que le fut la première, avec des défaites extrêmement rageantes contre les Ukrainiens justement et un 4 sur 6 pas mauvais contre la Lituanie. Ce jeudi soir, au coup de sifflet final, on saura beaucoup de choses, après trois mois d’interruption.
Où en est l’équipe. Où en sont les individualités et sur quels postes (lire ci-dessous) le sélectionneur les envisage. Par contre, il n’y a pas besoin d’attendre que se passent ces 90 minutes à haute intensité pour dire que le Grand-Duché va lâcher sa deuxième place de groupe au profit soit de la Serbie, soit du Portugal. Deux équipes qui se rencontreront samedi. Le Luxembourg sera du coup débarrassé normalement pour de bon de cette gênante et un peu ridicule étiquette d’outsider potentiel. Allez savoir si cela ne lui permettra pas d’aborder ses quatre dernières rencontres, les plus dures a priori, l’esprit beaucoup plus serein. Surtout si cela se passe bien à Belfast où l’on exigera de ce groupe qu’il soit hargneux, costaud, bagarreur, physiquement engagé, fast and furious quoi…
De notre envoyé spécial à Belfast, Julien Mollereau