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[Rio 2016] Satisfaction à (presque) tous les étages


Gilles Muller a gagné le droit d'affronter Jo-Wilfried Tsonga (Photo : Gerry Schmit/editpress)

Comme souvent, le premier week-end des jeux Olympiques est le plus important. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça s’est plutôt bien passé.

Généralement, à peine ont-ils commencé que les Jeux sont déjà terminés pour les représentants grand-ducaux. Mais les deux premiers jours de compétition sont plutôt encourageants. À tel point qu’on va prolonger un peu le plaisir.

Schleck et Majerus tiennent leur rang

Du côté des cyclistes, les espoirs étaient minces. Seul en lice, Frank Schleck, qui a annoncé jeudi qu’il quitterait les pelotons professionnels à l’issue de cette saison, s’est battu avec ses armes et il prend une honorable vingtième place, loin derrière un Greg van Avermaet qui a su ne pas relâcher son effort pour revenir en compagnie de Jakob Fuglsang sur un Rafal Majka qui était parti seul après que Vincenzo Nibali et Sergio Henao ne soient partis à la faute.

Hier, Christine Majerus, épaulée tant bien que mal par une Chantal Hoffmann vaincue par la difficulté du parcours et par le vent, s’est classée à une belle 18e place. Même si pour la principale intéressée, ce rang n’est pas le bon : « C’est un véritable scandale de voir la  dopée russe Olga Zabellinskaya au départ (et prendre la 16e place). Elle m’avait déjà volé une place à Londres. » Et concernant sa course : « Comme prévu, c’était un jour compliqué. J’ai atteint mon premier but : je suis allé avec les meilleures dans la montagne. J’ai suivi mon propre rythme, davantage comme puncheuse et sprinteuse. Je ne pouvais pas mieux. Cette place a plus de valeur qu’à Londres. On ne se transforme pas du jour au lendemain en grimpeuse. Et je suis contente car j’ai tout donné »

Carnol qui rit, pas Stacchiotti

Samedi, les nageurs ont soufflé le chaud et le froid. Le chaud, avec un Laurent Carnol en super-forme, qui vient mourir à 12 centièmes de son record national sur le 100 m brasse (1’00 »88  contre 1’00 »76) : « C’est un très bon temps. Dommage que ce ne soit pas un ou deux dixièmes plus vite », indiquait le triple participant aux JO, toujours perfectionniste. Mais la forme est là et c’est ça le plus important, alors que le 200 m brasse pointe à l’horizon. Le froid, c’est le 400 m 4 nages raté de Raphaël. Incrédule, hagard. C’est un Ettelbruckois dans la détresse qu’on a croisé en zone mixte, à l’issue de son vilain 4’20 »37. Lui qui visait les 4’15 » : « J’ai tout fait, je ne me suis jamais senti aussi bien. Je n’ai jamais été aussi fort ni aussi bien préparé. Et là je fais ce temps nul. Je n’y comprends rien. » Il a désormais oublié cette course et se concentre sur le 100 m nage libre de mardi. Et surtout sur le 200 m 4 nages de mercredi. En espérant que le moral ne soit pas trop affecté.

On va revoir Ni et Muller

Les autres sportifs en lice ce week-end ont tous les deux une raquette. Et ça s’est bien passé pour les deux.

Honneurs aux dames, avec Ni Xia Lian, toujours là à 53 ans. Après avoir lutté et être revenue du diable-vauvert lors de son entrée en lice face à la Brésilienne Caroline Kumahara, après avoir été menée 1-3, la pongiste luxembourgeoise s’est offert pour la sixième fois en autant de confrontations le scalp de l’Espagnole Yanfei Shen. Encore en retard au score (menée 2 sets à 3), Ni Xia Lian va totalement surclasser son adversaire dans les deux dernières manches, enlevées 11-4 et 11-7. Pour ses quatrièmes JO, elle a désormais obtenu le droit d’affronter l’une des meilleures joueuses du monde : la Singapourienne Tianwei Feng, quatrième mondiale. Mais quoi qu’il arrive aujourd’hui, en fin de matinée, ses Jeux sont d’ores et déjà réussis.

Enfin, Gilles Muller a longtemps dû patienter avant de savoir si les bourrasques de vent allaient lui permettre ou pas de faire son apparition sur le court n°9 pour affronter le Polonais Jerzy Janowicz, ancien 14e mondial, retombé à la 174e place. Au bout d’une heure et demi d’attente, les deux hommes ont pénétré sur le court. Et si l’entame de match a largement été en faveur de Mulles (3-0 après 10 minutes), la suite sera plus compliquée. Le Luxembourgeois, qui va rater deux balles de 5-1 dans cette première manche, va finalement concéder sa mise en jeu et s’incliner sur le score de 5-7. Dans le deuxième set, le 37e joueur mondial fait parler le talent et l’expérience et déroule 6-1. C’est donc au troisième set que tout va se jouer. Muller, en difficulté en début de manche, semble prendre un avantage décisif, en s’emparant du service de son adversaire pour mener 4-3, service à suivre. Malheureusement, il perd blanc son engagement. Malgré quelques frayeurs de part et d’autre, les deux hommes doivent se départager au tie break. L’une des spécialités de Mulles. Après avoir tremblé et concédé le mini break d’entrée, il effectue son retard sur une montée à contre-temps venue à point nommé. Il obtient une première balle de match après 2 h 20 de match à 6-5. Janowicz la sauve. Ce sera ensuite à son tour d’en avoir une, également sauvée avec autorité par Mulles. Finalement, il faudra attendre que les deux hommes soient à égalité à 10-10 pour voir Muller aller forcer la décision au filet. À 11-10 en sa faveur, il conclut enfin une rencontre tendue. Qui s’est achevée par les deux joueurs qui balancent leur raquette. Celle de Janowicz, qui a fini dans un sale état, a été offerte par le bouillant Polonais à un spectateur ravi de l’offrande.

A Rio, Romain Haas