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(Ré)unis pour un graffiti


La fresque commune des jeunes réfugiés et des jeunes résidents est très nature. (Photo : Didier Sylvestre)

Ils sont voisins, mais ne se côtoyaient pas. Cette semaine, dix jeunes réfugiés des classes étatiques Adam-Roberti et dix jeunes résidents de la maison relais de Merl se sont retrouvés pour réaliser un graffiti sur l’école des réfugiés.

Les écoles du pays sont encore vides pour quelques jours, mais cette semaine, dans les locaux accueillant les classes étatiques rue Adam-Roberti à Luxembourg, il y avait de l’animation. Bombes de peinture à la main, dix jeunes réfugiés de ces classes et dix jeunes résidents de la maison relais de Merl, tous âgés de 8 à 12 ans, sont à pied d’œuvre. Sous la houlette de l’artiste mixed-média Chiara Dahlem et encadrés par leurs éducateurs ainsi que des membres de l’ASBL «Mir wëllen iech ons Heemecht weisen», les 20 enfants sont appliqués pour réaliser leur fresque.

« L’année dernière, nous avions réalisé un projet de ce type au foyer d’accueil pour réfugiés de la Logopédie , rappelle Anne Frausing, la chef de projet de l’ASBL précitée. Cette année, l’école Adam-Roberti nous a contactés pour refaire la façade. Quant au thème de la fresque, c’est Chiara (Dahlem) qui l’a choisi. » L’artiste de 31 ans l’explique : « La maison relais de Merl est toute neuve et en bois, alors que l’école Adam-Roberti est faite en conteneurs. Pour créer un lien entre les deux structures, on a décidé de faire une fresque sur toute la façade avec des arbres et des tipis. »

Collage de la structure de l’œuvre, choix des couleurs et application de celles-ci, finitions… Pendant toute la semaine, les 20 jeunes ont participé à toutes les étapes de la réalisation de « leur œuvre », dixit Chiara Dahlem. « C’est la première fois qu’on fait ça et nous avons mal au doigt à force de travail , glisse avec un sourire Soraia (10 ans) de Pétange. Mais c’est très amusant et sympa. » « Et moi, j’ai les cheveux verts à force de travailler », montre en rigolant Imen (11 ans, Syrie).

Une vingtaine d'enfants se sont amusés à dessiner cette fresque.

Une vingtaine d’enfants se sont amusés à dessiner cette fresque.

«On s’est fait des amis»

Au-delà du fait d’apprendre les bases du graffiti et de réaliser cette fresque, les dix jeunes réfugiés et les dix jeunes résidents étaient là « pour apprendre à se connaître, à découvrir la culture des uns et des autres, à échanger et à partager », souligne Anne Frausing. Là aussi, l’objectif est atteint : Turin (11 ans, Irak), Imen (11 ans, Syrie), Anouar (9 ans, Syrie), Hassan (10 ans, Irak), Bicrat (11 ans, Érythrée), Camille (10 ans, Luxembourg), Soraia (10 ans, Luxembourg) ou encore Caroline (11 ans, Luxembourg) n’hésitent pas à se réunir et à parler de concert de cette aventure artistique commune et d’affirmer haut et fort : « On est fiers d’avoir réalisé cette fresque ensemble. » « Ce qui est vraiment bien, c’est qu’on a fait ça en équipe. Certains collaient pendant que d’autres les orientaient. Quand on devait mettre de la peinture en hauteur, on nous tenait l’échelle , racontent-ils. On a rencontré de nouvelles personnes. On s’est vraiment bien amusés ensemble et on s’est fait des amis. » Nul doute que ces nouveaux liens créés pour réaliser un graffiti se prolongeront durant l’année scolaire entre les jeunes réfugiés des classes étatiques de la rue Adam-Roberti et leurs voisins de la maison relais de Merl.

Guillaume Chassaing

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