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Résidents au travail : de plus en plus de femmes, le français domine toujours


Les femmes sont surreprésentées dans les professions élémentaires (nettoyage, aide à domicile, etc). (photo Adobe Stock)

Le dernier recensement de la population montre que 45 % des habitantes du Luxembourg avaient un emploi en 2021, contre 38 % dix ans auparavant. Et du côté des langues les plus utilisées au travail, le français reste en tête.

L’université du Luxembourg et le Statec ont épluché les chiffres du recensement de la population mené en 2021 en se focalisant sur l’emploi des résidents. Combien d’entre eux travaillent ? Dans quels secteurs ? Quelle langue parlent-ils avec leurs collègues ?

Autant de questions auxquelles les chercheurs ont pu répondre précisément. Attention, il n’est pas question ici de la main-d’œuvre frontalière – qui totalise 230 000 personnes : ce sont les 279 000 habitants actifs qu’on a examinés.

Ainsi apprend-on que 48,5 % d’entre eux avaient un emploi en 2021 (contre 43,2 % en 2011), que 21 % sont élèves ou étudiants, tandis que 19,5 % profitent de leur retraite.

Dans la démographie, les chercheurs constatent surtout une nette hausse du nombre de résidentes en emploi : par rapport à 2011, leur part dans l’emploi total a grimpé de sept points de pourcentage pour arriver à 45 %, un niveau jamais atteint au Grand-Duché.

Elles sont surreprésentées dans le secteur des «autres services», où elles exercent des professions élémentaires (nettoyage, aide à domicile, préparation alimentaire), et dans l’administration publique (58 %).

Les immigrées moins employées

En zoomant sur les différences entre natifs du Luxembourg et immigrés, les chercheurs ont observé que près de 62 % des immigrés ont un emploi, contre 37 % des personnes nées ici. Un écart qui s’explique facilement selon eux, les immigrés étant beaucoup plus jeunes et venus spécifiquement pour trouver un job.

À noter que les femmes immigrées sont moins nombreuses à avoir un emploi que les femmes natives, les experts avançant l’hypothèse qu’elles subissent davantage le chômage ou s’occupent du foyer.

Si les travailleurs nés à l’étranger représentent 59 % de l’emploi résident total, ils sont largement dominés par les Luxembourgeois natifs dans l’agriculture et l’administration publique. Par contre, ils dépassent les 80 % dans la construction et les services professionnels, où les trois quarts d’entre eux occupent des postes de direction.

Les trois grands bassins d’emploi que sont le Centre (Luxembourg), le Sud (Esch-sur-Alzette) et le Nord (Nordstad) pèsent pour les trois quarts de la force de travail résidente, et celle-ci a un niveau d’études assez élevé, puisque 24 % détient un master et qu’un tiers exerce une profession intellectuelle et scientifique, ce qui place le Luxembourg bien au-dessus de la moyenne dans l’UE à 19,5 %.

Si on s’intéresse aux secteurs d’activité, un constat clair apparaît : deux tiers des résidents se concentrent dans les branches de l’administration publique (31 %) et des services professionnels (activités spécialisées, professions scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien).

Le français en tête, l’anglais gagne du terrain

Du côté des langues utilisées sur le lieu de travail, le français reste en tête, avec près de 70 % des résidents qui déclarent le parler en milieu professionnel (soit un point de plus qu’en 2011). Le luxembourgeois, par contre, perd du terrain, utilisé par 54 % des résidents et plus 60 %, comme en 2011. Idem pour l’allemand, pratiqué par 29 % des travailleurs, contre 34 % en 2011. C’est l’anglais qui est désormais plébiscité : son utilisation dans l’emploi bondit de 28 % à 40 %.

Les natifs, eux, sont 94 % à parler luxembourgeois sur leur lieu de travail, majoritairement dans l’administration publique, qui compte 70 % de salariés nés au Luxembourg, et dans l’agriculture, tandis que pour tous les autres, c’est le français qui s’impose.

L’anglais, lui, prend la première place dans le secteur de la finance et des assurances, et dans l’informatique et les nouvelles technologies (IT). En bref, «le français est la vraie langue véhiculaire du monde du travail luxembourgeois», résument les chercheurs.

Un commentaire

  1. Le luxembourgeois est un patois,avait dit Stéphanie Bern

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