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Remboursement des psychologues : quelle prise en charge de la CNS ?


Le directeur de la CNS rappelle que la contribution de la caisse aux 144 euros d’une consultation reste encore à définir.

La CNS peine à chiffrer combien lui coûtera le remboursement des séances chez le psychologue. En attendant, dans les cabinets, les demandes de nouveaux patients affluent déjà.

Le remboursement de leurs séances de psychothérapie par la CNS n’est pas encore effectif – l’entrée en vigueur est prévue d’ici fin mars –, mais les psychologues et psychothérapeutes en constatent déjà les effets, avec une forte augmentation des demandes.

Et pour cause, voilà plus de cinq ans que les patients attendent cette mesure, la Caisse nationale de santé (CNS) et la Fapsylux n’étant pas parvenues à s’entendre, notamment sur la question cruciale du tarif de la consultation. Or, ces derniers mois, la pression politique est montée d’un cran, les ministres socialistes de la Santé et de la Sécurité sociale, Paulette Lenert et Claude Haagen, ayant fait de la santé mentale leur fer de lance.

Après l’échec des négociations officiellement acté en septembre et le lancement de trois mois de médiation, c’est finalement le ministre lui-même qui a tranché, annonçant un tarif de 144 euros pour une séance de 50 à 60 minutes, là où la CNS plaidait pour 120 euros et les psychologues 175 euros.

«On n’avait pas proposé ce tarif au hasard», insiste le directeur de la CNS, Christian Oberlé. «Il nous semblait adapté aux 90 à 120 euros facturés par la plupart des psychologues contactés. Le but étant d’éviter que le remboursement donne lieu à des augmentations.»

La grille tarifaire de la CNS applicable à d’autres professions paramédicales jugées similaires – kinésithérapeute, infirmier, psychomotricien, orthophoniste, médecin ou sage-femme – a également pesé, «pour ne pas creuser des écarts et déstabiliser le système», indique-t-il. Enfin, l’activité des psychologues à l’étranger a été prise en compte, la perspective d’un «appel d’air dans les pays voisins» n’étant pas exclue.

En plaçant le curseur à 144 euros, le ministre a donc accordé bien plus aux psychologues que la recommandation de la CNS : un coup dur qu’il faut bien accepter. «On respecte cette décision puisque nous avons nous-mêmes enclenché ce processus», commente Christian Oberlé, sans s’étendre davantage.

Remboursés, oui, mais à quel taux ?

De son côté, la Fapsylux se dit satisfaite, même si «le tarif réel en cabinet est un peu plus élevé, mais c’est bien, pour un début», estime sa présidente, Catherine Richard, en rappelant que le conseil d’administration de la CNS doit désormais déterminer quelle part de ces 144 euros sera prise en charge par la caisse.

En effet, ce taux ne sera dévoilé qu’au moment de la publication du règlement grand-ducal, mais devrait être inférieur à celui de 88 % qui était appliqué jusqu’ici aux actes des psychiatres – comme pour les médecins et d’autres professions paramédicales. «Il est clair que ce n’est pas comparable. La logique est différente, notamment parce qu’aucun médicament n’est prescrit par les psychologues», justifie Christian Oberlé.

Argument immédiatement rejeté par la Fapsylux, qui estime au contraire qu’un acte de psychothérapie, qu’il soit pratiqué par un médecin ou un psychologue, reste le même : «Anamnèse, diagnostic, évaluation, traitements post-traumatiques, thérapies de groupe : ce qu’on fait est tout aussi complexe et prend autant de temps», défend Catherine Richard, qui espère bien une prise en charge entre 70 et 80 %.

«Aucune plus-value à exercer en libéral»

Si les psychologues se réjouissent que le ministre ait penché dans leur sens en ce qui concerne certaines de leurs revendications – la possibilité de consulter sans ordonnance préalable, pas de restrictions d’âge ou de pathologie –, ils ont tout de même quelques craintes pour l’avenir.

Pour justifier le tarif de 144 euros, le règlement grand-ducal évoque ainsi un nombre de 32 patients par semaine pour un psychologue, soit près de sept par jour : un objectif irréaliste, selon eux – ils voient quatre à cinq personnes dans une journée – qui pourrait mener à une dégradation de la qualité des soins.

Autre source d’inquiétude : le manque d’attractivité de la profession en libéral, alors que le secteur n’est déjà plus en mesure de faire face à la demande et que les délais d’attente s’allongent de plus en plus. «Il n’y aura aucune plus-value à exercer en libéral par rapport au travail en institution», pointe Catherine Richard, qui anticipe une aggravation de la pénurie qui sévit dans cette branche.

En attendant, la procédure réglementaire suit son cours vers l’introduction du remboursement des actes de psychothérapie avant la fin du premier trimestre, espère le ministre. Au terme de deux années «test», une évaluation de ce nouveau cadre sera menée, ouvrant la voie à des adaptations si nécessaire. De quoi alimenter de nouveaux débats.

80 millions d’euros, «c’est exceptionnel»

Dans le volet budgétaire, la CNS confie que, malgré toutes ses projections, elle ne sait pas vraiment à quoi s’attendre : «La question du coût reste la grande inconnue», reconnaît le directeur, ajoutant que la création d’un poste de cette envergure, «c’est complètement exceptionnel» pour l’institution. «On s’est fixé une enveloppe de 80 millions d’euros pour les deux ans du projet pilote, en tenant compte d’une hausse naturelle de la population assurée», poursuit-il.

Un commentaire

  1. maladie rare WHO pas remboursée

    si tout le monde va chez 1 psy, +- qualifié, ou pas, pour tout chichi, ils n’ ont qu à le payer eux même. la cns devrait se limiter à 6x / an. 80%, comme chez généraliste…