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Réhabilitation du nucléaire par l’UE : le Luxembourg réaffirme son opposition


La Commission européenne souhaite intégrer le nucléaire et le gaz naturel dans la liste des investissements durables. Elle a adopté un acte en ce sens le 31 décembre. (Photo : AFP)

Alors que la Commission européenne a adopté un nouvel acte à ce propos, le Luxembourg s’oppose une nouvelle fois à la classification du nucléaire et du gaz naturel comme énergies «durables».

Le sujet de la taxonomie des activités durables, censée orienter les investissements sur les marchés des capitaux vers les activités favorables à l’environnement, revient sur le tapis à l’occasion d’une proposition de la Commission européenne. À travers un acte délégué distinct du 31 décembre dernier, elle entend intégrer dans cette taxonomie l’énergie nucléaire et le gaz naturel.

Au Luxembourg, le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, celui de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire et celui des Finances se sont réunis pour affirmer, dans un communiqué, l’opposition du gouvernement à cette décision de la Commission. Ils rappellent que «depuis le début des négociations le gouvernement s’oppose à une éventuelle inclusion de l’énergie nucléaire et du gaz naturel dans la taxonomie».

Le communiqué poursuit en notant que le «Luxembourg signalera son opposition à la Commission dans le délai prévu». Si le texte est adopté en l’état en janvier, le Luxembourg continuera à s’opposer au sein du Conseil à cette décision de la Commission. Le Luxembourg est également en train de considérer des voies de recours juridique contre la décision au cas où elle serait adoptée en l’état, en étroite concertation avec l’Autriche.

Une question de «crédibilité»

À l’appui de cette opposition, les trois ministères affirment leur conviction que «la véritable transition vers la neutralité climatique doit faire abstraction des énergies fossiles tout comme de l’énergie nucléaire, technologie coûteuse et hautement dangereuse non seulement pour les citoyens, mais aussi pour l’environnement et les ressources naturelles».

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La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, qui ne ménage pas ses efforts contre ce projet de la Commission européenne soutenu notamment par la France, a dit mardi «qu’inclure le nucléaire et le gaz naturel dans la taxonomie des finances durables serait de nature à sérieusement entamer sa crédibilité.»

Claude Turmes, le ministre de l’Énergie, y était allé de plusieurs tweets en réagissant à chaud en amont du communiqué, parlant notamment d’une «provocation» de part de la Commission et d’un risque d’écoblanchiment de la technologie nucléaire à risque.

Enfin, la toute nouvelle ministre des Finances, Yuriko Backes, a commenté l’opposition luxembourgeoise en avançant que «en tant que l’un des chefs de file en matière de finance durable, le Luxembourg reste fermement engagé à contribuer au développement d’une taxonomie crédible qui puisse servir de standard à l’échelle internationale».

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