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Record de bénéfice chez le constructeur français PSA


Le Peugeot 3008 connaît un succès certain (Photo : AFP) par exemple.

Le constructeur français PSA a publié mardi un bénéfice net « record », en hausse de 18% à 1,48 milliard d’euros au premier semestre, grâce à l’amélioration de la rentabilité de ses activités automobiles, y compris chez Opel qui contribue déjà aux bénéfices.

La marge opérationnelle courante pour les marques historiques Peugeot, Citroën et DS a atteint le « niveau record » de 8,5%, alors que celle de la nouvelle filiale Opel/Vauxhall, rachetée à l’été 2017 à General Motors, s’est élevée à 5%, après de nombreuses années de pertes. Grâce à cette acquisition, le chiffre d’affaires a bondi de 40,1% à 38,6 milliards d’euros sur les six premiers mois de 2018. L’action Peugeot s’est envolée de plus de 11% à la Bourse de Paris (+11,40% à 22,76 euros peu avant 15h), enregistrant la plus forte hausse de l’indice CAC 40.

Malgré d’importants vents contraires

Les bons résultats ont été obtenus malgré « d’importants vents contraires », a déclaré le PDG, Carlos Tavares, lors d’une vidéoconférence. Il a cité « la volatilité des taux de change, le coût des matières premières, le chaos géopolitique et l’incertitude réglementaire ». Malgré cela, PSA a atteint un taux de rentabilité au plus haut niveau de l’industrie automobile, alors qu’il était proche de zéro en 2014, a-t-il relevé. Dans le même temps, PSA « montre des résultats significatifs dans le redressement d’Opel/Vauxhall », s’est-il réjoui. Les chiffres publiés sont nettement au-dessus du consensus des analystes interrogés par Factset.

« Nous faisons de nouveau mieux que toutes les attentes » du marché, s’est réjoui le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon. Le retour à la rentabilité d’Opel, qui se traduit par un bénéfice opérationnel de 502 millions d’euros, intervient seulement six mois après le lancement de son plan de redressement. Ses derniers profits sur une année pleine remontent à 1999. « Après de nombreuses années de pertes (…), le redressement d’Opel Vauxhall est maintenant clairement engagé et c’est une preuve de son potentiel, contrairement à tous les pronostics », a salué Jean-Baptiste de Chatillon.

Ce redressement a été obtenu grâce à des réductions de coûts et une amélioration du prix des véhicules en se concentrant sur les créneaux de ventes les plus rentables. Sur les 19 000 salariés d’Opel en Allemagne, 3 700 doivent quitter l’entreprise sur la base de départs volontaires. Le bénéfice opérationnel courant pour l’ensemble de PSA a atteint 3 milliards d’euros, en hausse de 48,1%. La marge opérationnelle du groupe a culminé à 7,8%, contre 7,4% l’an dernier sur la même période, avant le rachat d’Opel.

Succès exceptionnel du 3008

Ces chiffres sont nettement en avance sur les objectifs fixés par la direction, qui visait une marge de 6% en 2021 et avait déjà annoncé en début d’année une révision de ses perspectives début 2019. La performance a été favorisée par le niveau record des volumes, avec près de 2,2 millions de véhicules livrés dans le monde de janvier à juin. Carlos Tavares a souligné la performance de la marque Peugeot devenue en Europe « le numéro un des SUV », le segment des 4×4 de loisir, notamment grâce au succès exceptionnel du modèle 3008.

« Peugeot enregistre la plus forte croissance parmi les marques du top 10 en Europe », a-t-il affirmé. « Peugeot est un vrai moteur pour la rentabilité de la compagnie. » Mais la performance du groupe s’explique aussi par « l’amélioration de la performance opérationnelle de toutes nos divisions », y compris Faurecia et les activités financières du groupe, a souligné Jean-Baptiste de Chatillon.

Ces résultats ont été obtenus « sur le dos des salariés »: leurs conditions de travail sont « considérablement dégradées » et leur pouvoir d’achat « recule régulièrement », a accusé la CGT dans un communiqué. Le syndicat réclame « un plan d’embauche massif en CDI », le « maintien des 35 heures sur tous les sites » et une « augmentation générale de 400 euros par mois ». PSA a précisé que les comptes présentés mardi incluaient des dépréciations sur les activités en Iran, après l’annonce du retrait de PSA de ce pays prévu en août pour se conformer aux sanctions adoptées par les Etats-Unis de Donald Trump.

AFP

Un commentaire

  1. Et ce n’est pas grâce aux véhicules électriques !